La diète sera sévère - très sévère si l'on en croit les  syndicats : selon eux, François Fillon cherche à  réaliser dès cette année des économies de l'ordre de 3 à 4 milliards d'euros, et  de 10 à 12 milliards d'euros en 2012 - soit entre 13 et 16 milliards sur deux  ans. Le Premier ministre s'est entretenu lundi soir à ce sujet par téléphone  avec les partenaires sociaux, qui ont exprimé leur inquiétude face au tour de  vis budgétaire annoncé. Motif : une croissance en berne, qui devrait être en  deçà des prévisions (2% en 2011 et 2,25% en 2012), mais un objectif de réduction  du déficit maintenu et qualifié "d'intangible" par le Premier ministre,  du fait d'une volonté affichée de rassurer les marchés financiers. 
 Après une dernière réunion à l'Elysée mercredi, François Fillon présentera donc la voie choisie pour ramener  le déficit public de 7,1% du PIB en 2010 à 5,7% cette année puis 4,6% en 2012.  En ligne de mire, l'objectif des 3% en 2013, seuil autorisé par les traités  européens. Le Premier ministre sera ensuite l'invité du 20 heures de TF1. Selon  Bercy, les réunions de cadrage se sont poursuivies lundi. Quant au rendez-vous  de mercredi, il s'agira "d'une sorte de présentation du budget avant  l'heure", destinée à éloigner le spectre d'une dégradation de la note de la  France. Le projet de loi de finances pour 2012, qui mettra en musique cette cure  d'austérité, sera présenté en septembre puis débattu au Parlement. 
 Des partenaires sociaux inquiets 
 La philosophie générale des mesures attendues est de prévoir un  "effort équitablement réparti entre les ménages aisés et les moins aisés,  mais aussi entre les grands groupes et les sociétés", signale-t-on à Bercy.  D'où les pistes suivantes : 
  - Une taxation des très hauts revenus, à  laquelle s'était engagé le gouvernement au printemps, semble acquise mais il  reste à en fixer le montant et le seuil des revenus concernés. 
- Le mécanisme de report des déficits par les entreprises, qui permet aux grands groupes de minorer leur impôt sur les sociétés, devrait aussi être revu par le gouvernement , selon une source proche du dossier.
- Une autre piste mène aux exonérations de taxation des plus-values réalisées lors de la vente d'une résidence secondaire.
- Les niches fiscales pourraient subir un nouveau coup de rabot. Le mois dernier, Nicolas Sarkozy a toutefois affiché son intention de ne pas toucher à celles "au service de l'emploi".
- Les heures supplémentaires sont aussi, pour la première fois, dans le viseur du gouvernement, selon la CGPME et FO. Le Premier ministre est tenté de revenir, au moins en partie, sur les exonérations de cotisations sociales dont bénéficient les heures supplémentaires depuis 2007.
 - Le mécanisme de report des déficits par les entreprises, qui permet aux grands groupes de minorer leur impôt sur les sociétés, devrait aussi être revu par le gouvernement , selon une source proche du dossier.
- Une autre piste mène aux exonérations de taxation des plus-values réalisées lors de la vente d'une résidence secondaire.
- Les niches fiscales pourraient subir un nouveau coup de rabot. Le mois dernier, Nicolas Sarkozy a toutefois affiché son intention de ne pas toucher à celles "au service de l'emploi".
- Les heures supplémentaires sont aussi, pour la première fois, dans le viseur du gouvernement, selon la CGPME et FO. Le Premier ministre est tenté de revenir, au moins en partie, sur les exonérations de cotisations sociales dont bénéficient les heures supplémentaires depuis 2007.
En première ligne, François Fillon  s'est entretenu dimanche soir et lundi avec les représentants des partenaires  sociaux, qui seront ensuite reçus à tour de rôle à Matignon à partir de jeudi.  Mercredi soir, certains syndicats devraient se réunir de leur côté. Le  secrétaire général de la CFDT François  Chérèque a indiqué avoir réclamé "des mesures de soutien social  aux salariés et aux entreprises". Bernard  Thibault, son homologue de la CGT, a toutefois estimé que le  gouvernement entendait se contenter "de mesures pour rassurer les  marchés". Quant à Jacques  Voisin (CFTC), tout en jugeant la rigueur "nécessaire", il  a mis en garde contre des mesures "d'austérité" portant atteinte à la  croissance. La présidente du Medef Laurence  Parisot a pour sa part appelé "à ne pas pénaliser" les  entreprises. 
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