C'est un vent de révolte qui fait trembler  l'ensemble de l'Eglise catholique. Plus de 300 prêtres autrichiens ont lancé, en  juin dernier, un "appel à la désobéissance". Objectif ? Inciter Rome à  "mener une réforme de l'Eglise, nécessaire depuis longtemps",  expliquent-ils dans leur manifeste  publié sur Internet, qui a déjà été signé par 369 prêtres en Autriche. 
 Réunis au sein de la "Pfarrer-Initiative" depuis 2006,  ces prêtres frondeurs ont décidé de se rebeller face au refus de l'Eglise  d'entendre leurs revendications. "Nous allons à l'avenir, lors de chaque  célébration, intercéder en vue d'une réforme de l'Eglise. Nous prenons au  sérieux la parole biblique : Demandez et vous recevrez. Ce qui compte  devant Dieu, c'est la liberté de parole", écrivent-ils dans le premier  article de leur manifeste. Parmi leurs revendications : l'ordination des femmes  et des personnes mariées, deux des principaux tabous de l'Eglise catholique. Ils  s'engagent également à donner la communion "aux divorcés-remariés, aux  membres d'autres Eglises chrétiennes et à l'occasion à ceux qui ont quitté  l'Eglise". Et afin de faire face au recul des vocations, ils proposent de  permettre aux pratiquants non ordonnés, hommes ou femmes, de prononcer des  sermons et de diriger des paroisses. 
 Un risque de schisme ? 
 Car en Autriche, les derniers scandales de pédophilie ont fait  fuir un grand nombre de fidèles l'an dernier. Selon un sondage publié lundi,  64,7% des Autrichiens  seraient prêts à signer "l'appel à la  désobéissance", tandis que 76% des personnes interrogées soutiennent leur  action. Des chiffres qui détonnent au sein d'un pays pourtant très catholique.  Ce qui commence à inquiéter les responsables de l'Eglise catholique  autrichienne. "Cela ne peut pas continuer", a déclaré le cardinal  archevêque de Vienne, Mgr Christoph Schönborn au quotidien Der  Standard. "Si quelqu'un décide d'entrer en dissidence, cela a  évidemment des conséquences", a-t-il ajouté sans toutefois préciser la  nature d'éventuelles sanctions. 
 Malgré cet avertissement, les prêtres frondeurs sont bien  décidés à continuer leur mouvement, le père Helmut Schüller en tête. Chef de  file de la révolte, cet ancien vicaire général de Vienne et bras droit de Mgr  Schönborn, a affirmé qu'il ne ferait pas marche arrière. Il estime que sa  campagne ne vise qu'à forcer la hiérarchie catholique à accepter des changements  qui sont déjà entrés dans les faits. Selon lui, de nombreux prêtres ne  respectent déjà plus certaines règles, comme le célibat, et ce sous les yeux des  évêques. 
 Cet "appel à la désobéissance" pourrait même mener à  un schisme si l'Eglise catholique n'agissait pas rapidement, estime le  théologien Paul Zulehner. Une menace qui risque de perturber la visite du pape  Benoît  XVI en Allemagne, prévue fin septembre.http://lci.tf1.fr/monde/institutions/autriche-un-groupe-de-pretres-se-rebelle-contre-les-regles-de-6667820.html
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