«Vu les conditions de travail, on a même de la chance qu’il n’y ait pas plus d’erreurs ou d’accidents ! ». Voilà qui est exprimé crûment, par la voix d’un syndicaliste, mais résume le mal-être de nombre de soignants du centre hospitalier de Belfort-Montbéliard (CHBM). Ici, du moins sur le site montbéliardais, c’est malaise à tous les étages. Après les infirmières de bloc, après les syndicats qui ont claqué la porte du dernier CHSCT, les urgences sont en fusion.
En cause : la suppression de la deuxième ligne de garde, prévue par la direction pour le 4 février, la nuit. En clair, à Montbéliard, ne resterait alors qu’un médecin senior entre minuit et 8 heures du matin. « Inconcevable et irresponsable ! », tonne le docteur Smaïn Djellouli, urgentiste et syndiqué à la MUF. Car en seconde partie de nuit, le docteur doit non seulement s’occuper des détresses vitales, des urgences dans certains services de l’hôpital, des urgences psy, de la surveillance de neuf lits d’hospitalisation de courte durée, de l’encadrement des internes, de l’administratif et même « des conflits à l’accueil », souffle une autre urgentiste. Sans parler de l’orientation des patients ou de l’écoute des familles…
Le système à médecin unique (plus celui, détaché, de SMUR) fonctionne déjà aux urgences de Belfort. « Mais ils aimeraient bien revenir à deux praticiens » affirme le docteur Tudor Dan. « Nous l’avions d’ailleurs proposé à la direction avec en contrepartie la suppression du poste de médecin en charge du transfert sur les deux sites. Rien ». « En plus, la situation est à Belfort très différente avec la cardiologie et la réanimation (N.D.L.R. : où il y a aussi des médecins seniors de garde) sur le même plateau », poursuit une urgentiste. « Chez nous, la zone géographique est aussi plus importante et donc l’accueil aux Urgences ». En 2011, il y a eu environ 40 000 admissions. « Il y a depuis quelques mois, une recrudescence d’admissions la nuit », poursuit le médecin, qui évoque une vingtaine d’entrées, de 20 h à 8 h. La direction, qui avance l’argument d’une harmonisation entre les deux sites, évoque, elle, un diagnostic différent : il met en évidence « une moyenne d’une arrivée par heure aux urgences de Montbéliard entre minuit et 8 h du matin ».
http://www.estrepublicain.fr/sante-et-medecine/2013/01/10/montbeliard-les-patients-en-danger
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