lundi 10 août 2020

Noces de diamant des parents du maire de Bucy-le-Long








Le joyau d’Arlette et Joseph Routier : 60 ans d'amour côte à côte...
Six décennies plus tard, le couple bucyquois a pris plaisir à renouveler son consentement devant leur fils Thierry, ravi de les recueillir dans la commune où il est mire : Bucy-le-Long.
Si certains, puisant leur inspiration dans l'œuvre musicale de Patrick Bruel, s'étaient « donné rendez-vous dans dix ans », d'autres avaient pris soin, auparavant, de se jurer « fidélité » jusqu'à la nuit des temps. Durant quelques instants, celui-ci s'est arrêté samedi, en fin d'après-midi, lorsque l'un de ces vœux s'est exaucé : « Permettez-moi de vous souhaiter la bienvenue en notre mairie afin d'honorer les soixante années de mariage d'Arlette et Joseph Routier ».
La gorge nouée par l'émotion, Thierry... du même nom, premier magistrat de la commune, venait de planter le décor, de dérouler le « tapis rouge » devant ce couple qui entrait par la grande porte. Après que celle de la Citroën « Rosalie » de 1932 - conduite par son propriétaire (et passionné) Etienne Strzalka - ne se soit ouverte...

Une arrivée en Citroën Rosalie de 1932

« J'ai le privilège de célébrer votre union pour la troisième fois » précisait l'élu.
Réitérant les consentements que son prédécesseur, Léon Tassin, avait eu plaisir à recueillir « le 30 juillet 1960, à 9h45 en ce même lieu ». Cette maison commune où son regard avait déjà croisé celui de ces ... parents. « Lors d'une cérémonie hautement symbolique, au doux parfum de noces d'or » se remémorait-il.
Tout en s'efforçant à dissimuler une émotion légitime, Thierry Routier s'adressait alors à ces aînés : « J'aurais pu, très certainement, commencer mon discours d'une façon traditionnelle, en dressant un descriptif précis de votre vie, en insistant sur ces engagements généreux qui ont jalonnés votre existence. J'aurais pu m'attarder sur vos parcours professionnels et faire allusion à tous ces périodes remarquables. Et Dieu sait qu'elles sont très nombreuses. J'aurais pu effectivement... »

« Chaque mot se doit d'avoir du sens, de la profondeur »

Mais face à cet exercice de style si particulier, cet « évènement, ce moment rare enfin unique où chaque mot choisi se doit d'avoir du sens et de la profondeur afin d'être à la hauteur », lui le sera, laissant « parler son cœur » alors qu'une (petite) larme était à deux doigts de ruisseler sur sa joue. « Je suis heureux, très heureux, fier d'être aujourd'hui à vos côtés et ainsi vous accompagner en cette belle et chaude journée. Re-remarier ses parents n'est pas monnaie courante mais j'admets que cela me convient bien. Qui d'ailleurs aurais pu prédire que je me dresserais là, devant vous, et que je procèderais à cette célébration ? »
A l'heure où il ... tombait éphémèrement le masque - au sens « propre » et figuré d'ailleurs - Thierry Routier poursuivait ce vibrant hommage.
« La vie n'est pas un long fleuve aussi tranquille que l'on imagine. Je sais cependant que vous avez su faire ce qu'il apparaissait nécessaire afin d'appréhender toutes les situations. A l'image des bâtisseurs qui, patiemment, pierre après pierre, construisent leur édifice. Ce bel ouvrage se traduit par le joli succès de ce jour ».

« Du travail du travail, toujours et encore du travail »

Avant qu'il ne cède la parole à Denis Dautremepuis, son adjoint, soucieux de (re)lire l'acte de mariage initial, il ne résistait à l'envie de conter celle d'un couple (pourtant) sans... histoire. Ces gens du cru dont la philosophie se définissait par « du travail, du travail, toujours et encore du travail » Une devise appliquée au pied de la lettre : « Maman, je me souviens encore de tes déplacements en mobylette afin de rejoindre la Sucrerie de Bucy-le-Long. Et toi Papa, chaudronnier de métier, qui trépignait constamment d'impatience de nous évoquer tes péripéties à la fabrication des parpaings à la main. Ceux qui font encore la clôture de votre demeure. Une prouesse, si j'ose m'exprimer ainsi, dont j'ai l'intime conviction que tu es fier. Désormais, ce sont les anecdotes de l'amicale des Anciens Combattants, structure qui te tiens à cœur et dont tu es le secrétaire, qui anime certaines conversations ».
S'adressant toujours à ce couple dont le quotidien semble vouloir se définir autour « du jardinage, des promenades accompagné du chien, des rencontres avec les copains et des voyages sous le soleil d'Argelès-sur-Mer », Thierry Routier osait se dévoiler un peu plus.

Un amour exemplaire, sans limite

« Je tiens à vous dire que je vous suis très reconnaissant de tout ce que vous faites pour ma famille et moi-même. Je n'oublierais jamais ces valeurs d'engagement, de respect d'autrui issus de cette éducation que vous m'avez inculquée. Ces marques de tendresse, d'affection, d'amour tout simplement que vous n'avez de cesse de m'offrir. Que vous accordez, il va de soit, à mon épouse Carole, mes deux filles Charlotte et Margot qui vous le rendent bien me semble-il ».
Face à cette « vie bien remplie, contemplée avec admiration », l'intéressé laissait ensuite André Potier s'exprimer : « L'amitié m'incite à prendre la parole. Avec Thierry, le terme « copain » s'est rapidement métamorphosé en celui d'ami. Respectant la discrétion de chacun, nous avons cependant partagé nos joies mais aussi nos déceptions, nos peines. Thierry a souvent été le premier à recueillir mes secrets et moi ces confidences ». Convaincu que « de multiples points communs » les unissent dorénavant, il se coiffait de cette casquette d'historien local :
« En cette fin d'après-midi, nous sommes là pour vous, Arlette et Joseph. Toi la « tiote » Liévin, née de l'exode, aînée de cinq enfants, fille de Paul et Jacqueline, petite-fille aussi et surtout de Théophile et Charlotte dont il me revient d'évoquer les noms. Ce « Tophile », figure locale inspirant le respect, dont vous vous êtes occupés, comme les autres d'ailleurs, sans compter et jusqu'au bout. Que dire de toi Joseph, le « p'ti gars » de Vailly-sur-Aisne, sportif, posé gentil soucieux du bien-être de l'autre, dévoué. C'est ainsi que nous vous décrivons chaque jour et surtout, vraiment surtout, ne changez pas ! »

Le clin d'œil d'André puis Charlotte

De ce grand livre de la vie où les uns et les autres espèrent, désirent y trouver (encore) l'opportunité d'y laisser une trace, Charlotte y apportait déjà la sienne. Symboliquement, la petite fille présentait un court métrage illustré notamment de photos, témoignage du passé, jaunies par l'intransigeante érosion du temps, mais à l'émotion intacte, inaltérable. Telle celle ressentie tout au long de cette cérémonie qui se voulait cependant discrète. Un trait ... de personnalité qui, à lui seul, pouvait d'ailleurs la résumer, prétendre aussi caractériser ce couple, Arlette et Joseph qui très chastement se sont embrassés avant de passer aux agapes...

lire sur le blog vuduchateau.com           merci Laurence 
http://www.vuduchateau.com/actu-13890-noces-de-diamant-des-parents-du-maire-de-bucy-le-long.html
Crédit photos ; Jackie Doublet

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