L’histoire d’amour de Catherine Pinet va se poursuivre en d’autres sphères… Son trop court passage sur terre a laissé des marques…
Catherine Pinet, nous a quittés le mardi 1er décembre à l'âge de 61 ans. La douce dame est partie, seulement dix-huit mois après la disparition de Jean-Paul dit Polo son compagnon dans la vie. C'est le mal du siècle, un mal foudroyant qui l'a emportée en moins d'un mois. Voilà nos deux saltimbanques réuins...
Les obsèques de catherine ont eu lieu ce mercredi sur Reims et ce dans l'intimité familiale.
Une grande dame vient de partir
Catherine très discrète sur sa vie privée laisse en revanche une large trace professionnelle au théâtre que ce soit au Théatr'O comme avec la Cie L'échappée qui lui a adressé le message suivant :
"Compagne de route de la première heure de notre compagnie, Catherine a défendu tout au long de sa carrière un théâtre de la pensée et de l'humanité.
Elle a également, dans ses actions de transmission, su partager avec générosité et engagement son amour de la scène.
Nous la pleurons..."
Nombreux sont les enfants du Sud de l'Aisne qui doivent se souvenir des interventions poétiques qu'elle donnait régulièrement dans les écoles du territoire pour ouvrir à la culture dès le plus jeune âge...
Patrice Faye (collaborateur technique de Polo) lui a écrit un texte d'au revoir. Il y décrit avec justesse la période professionnelle de Catherine et l'empreinte qu'elle laisse à Château-Thierry.
Hommage à une belle dame déjà regrettée
"Catherine,
Tu avais dans la voix quelque chose qui n'appartient qu'à toi.
En répétition, tu me conduisais... Tu NOUS conduisais y compris les plus jeunes.
Tu n'étais pas autoritaire, tu avais de l'autorité. De l'abnégation aussi.
Et surtout, surtout de l'enthousiasme. Un enthousiasme qui rayonnait.
En 1998, hier, en exergue au programme des « Légendes de la forêt viennoise » tu écrivais parlant de nous : « Amener les comédiens au plus profond de l'intimité des personnages fut une expérience passionnante ».
Pour nous aussi les comédiens et pour tous ceux qui ont fabriqué ce magnifique spectacle.
Je dis fabriquer car le Théâtr'O est une fabrique : la fabrique d'instants éphémères mais essentiels qui se construisent et se réalisent dans l'utopie. L'utopie...
Tu étais utopique Catherine parce que tu croyais fermement avec raison que l'utopie c'était un possible non encore réalisé.
Tu écrivais par ailleurs : « La fin de notre histoire n'est connue de personne. Elle reste à écrire et à partager avec tous ceux qui franchiront la porte du Théâtr'O ».
Aujourd'hui ils sont tous là avec toi, toujours nombreux car comme tu avais su prendre le relais des mains de tes prédécesseurs tu as su, avec affection, le passer avec bonheur à celles et ceux qui t'ont succédé à la mise en scène.
Huit ans de mise en scène au Théâtr'O. Huit grands spectacles sans compter les spectacles des jeunes de nos ateliers que tu encadrais avec pertinence.
Des jeunes qui t'ont fait confiance, qui t'appréciaient, te respectaient. A tel point que depuis 2012, ils rejoignent avec brio et enthousiasme le spectacle dit des adultes.
Merci pour tout cela.
Nous n'oublions pas pour autant la comédienne que tu fus dés 1984 au Théâtr'O. Puis 1986, « En r'venant d'l'expo » et en 1987 avec « L'atelier ».
Sur scène, un engagement total, un jeu toujours généreux et convaincant. Une leçon pour nous tous. Merci.
Ta sensibilité, Catherine, dépassait largement le cadre du travail théâtral pour parler à chacune et à chacun d'entre nous. Parler de nos vies, de nos réussites, de nos malheurs avec toujours énormément de tendresse. Ton soutien me fut essentiel pour remonter le fleuve au-delà des rapides, au-delà des falaises accrochées sur le vide, au-delà des remous de nos sanglots stupides ou de furieux miroirs nous balancent en cadence, la somptueuse noirceur de nos âmes en souffrance.
"Je t'en veux Polo d'avoir autant insisté pour que Catherine te retrouve au plus vite car tout seul là- haut tu ne t'en sortais pas. Hélas ce fut beaucoup trop vite pour nous Catherine mais comme nous encourageait notre cher Guy Bedos : "Allez, en piste les artistes, c'est notre rôle d'être drôles, dans le rire et dans les larmes "
Promis, Catherine, on va continuer.
A Domani, A domani...
Salut l'Artiste, salut l'Amie."
Sa deuxième famille, très éprouvée
Jean-Marc Quintin, son très cher fidèle ami et collaborateur relate à son tour l'histoire Théâtr'O / Catherine. Un texte qu'il alu lors du dernier au revoir à cette grande dame de cœur qu'était et restera Catherine.
L'histoire théâtrale de notre chère Catherine qui laisse un énorme vide au sein de la troupe qui n'a pas pu jouer cette année en raison de la crise sanitaire.
Nous sommes toujours debout et continuons, grâce notamment aux pratiques et aux expériences de Catherine et Polo judicieusement transmises dont nous servons tous les jours. C'est notre façon de les honorer et de les porter en permanence dans notre mémoire ajoute Jean-Marc très affecté de la perte de ces deux amis et collaborateurs...
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