Alain Crémont
78e anniversaire de la libération de Soissons
En l’été 1944, la France se libérait du joug nazi, voyant débarquer dans les villes et villages de longs cortèges de GI marquant la fin de ce que l’on appelle aujourd’hui encore, les heures les plus sombres de l’histoire.
78 années se sont écoulées, mais les souvenirs résonnent avec la même force, réveillant les images folles de villes en liesse et de Français tout au bonheur de la liberté retrouvée.
Pour la France, c’est une victoire sur elle-même, sur ses déchirements et ses luttes intestines.
C’est la consécration d’une France enfin rassemblée, qui a vaincu ses divisions pour s’unir fraternellement autour de ses valeurs et d’une ambition nouvelle pour la Nation.
Cette ambition est incarnée par un homme, le Général de Gaulle.
Reconnu comme le chef légitime de la République, il est acclamé par une foule vibrant d'allégresse qui voit en lui le libérateur et la figure de proue d’un peuple français qui n’a pas manqué de courage.
Car oui, cette victoire est celle de tout un peuple.
Celle d’hommes et de femmes qui ont su redonner foi en l'humanité de par leur bravoure, leur détermination et leurs actions alors même, qu’au même moment, l’humain nous montrait son plus terrible visage.
En effet, à l’heure où notre pays était décimé, où la cruauté était à nos portes, où chacun de nos aînés était marqué dans sa chair et dans son cœur, certains ont eu l’incommensurable courage de se lever contre la barbarie.
Ces hommes et ces femmes étaient guidés par l’amour des leurs, de la liberté et de leur pays.
Au péril de leur vie, ils ont contribué à la libération de leur nation.
Vous l’aurez compris, je fais ici référence aux Forces Françaises de l’Intérieur et à l’ensemble des Résistants.
Des plus illustres au plus anonymes, ils incarnent le refus de la soumission, rejettent le fatalisme et symbolisent la grandeur de la nation française et les valeurs de notre République.
Dans notre région, dès l’appel du Général de Gaulle, sous l'impulsion du lieutenant WILLIOT, chef de file des FFI et de Emile LOUYS, commandant des Forces Françaises Combattantes, la résistance se met en ordre de marche.
Ainsi, au sein de notre ville occupée, des Soissonnais ont fait preuve d’un immense courage et doivent être salués ce jour.
Je pense aux épouses DELHAYE et DOUAY, femmes de résistants, qui poursuivirent l'œuvre de leurs défunts maris en guidant les libérateurs de notre ville vers les caches d’armes.
Je pense bien évidemment aux FFI qui ont sacrifié leur vie jusqu’à la veille de la libération, sur l’emblématique passerelle des Anglais, pour délivrer le quartier Saint-Waast.
Ils s’appelaient Roger LE BRETON, Louis BRETEZ, Jules BANTEGNIES, Louis SCHMITT et René BANVOY, héros de notre patrie, morts pour la France.
Aussi, il est indispensable de saluer le dévouement de deux Soissonnaises d’exception :
Raymonde FIOLET, résistante de la première heure, qui devint Présidente de la délégation spéciale de Soissons dans les premiers jours de la Libération,
et Yvonne BASQUIN, secouriste et agent de liaison dans la Résistance et fondatrice de la section soissonnaise de l’Assistance au devoir national.
Ce sens de l’altruisme, si remarquable, nous le retrouvons également chez tous les Soissonnais qui aidèrent les déportés à regagner leurs familles.
Je pense particulièrement à Messieurs BAK, BROSSARD, MALHEURTY, OBRIER et, bien sûr, à la Comtesse de la ROCHEFOUCAULD.
Résister était leur devoir…Leur rendre hommage est le nôtre.
Comme le disait Lucie Aubrac, incarnation féminine de la résistance française, “Le mot résister doit toujours se conjuguer au présent.”
C’est pourquoi nous continuons, avec la même détermination et la même émotion, à transmettre ces souvenirs, notamment aux jeunes générations.
C’est tout autant un appel à la vigilance perpétuelle de tout un chacun que l’expression de notre éternelle reconnaissance.
“Le tombeau des héros est le cœur des vivants.” disait André Malraux.
Les résistants sont nos héros.
Ils vivront toujours en chacun d’entre nous.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire