Les souvenirs de Monsieur Robert Bataille de Crouy 99 ans aujourd’hui, Agent de maitrise à la sucrerie de Soissons

 

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Lundi 29 août 2022, j’ai eu le plaisir de rencontrer Monsieur Robert Bataille de Crouy.

Agent de maitrise à la sucrerie de Soissons, il fut pendant toute la guerre « affectés spéciaux » car les ouvriers de la sucrerie de Bucy le Long étaient indispensables pour la production de sucre qui partait en partie pour l’Allemagne.

Ce très gentil monsieur de 99 ans aujourd’hui, fut en 1944 requis pour aller réparer les dégâts de la gare de Laon le 17 juin 1944 qui avait était bombardée le 16 juin à 19h 30.

Parti tôt le matin en train de Soissons avec une vingtaine d’autre requis. Ils furent bloqués pendant plusieurs heures dans le tunnel de Vauxaillon lors de l’arrivée d’Hitler au W2. Après cette longue attente sans aucune explication et avec interdiction de descendre, le train est reparti.

L’état de la gare complétement détruite l’a beaucoup marqué car il a vu une locomotive soulevée par une bombe retournée sur une autre. Quand on connaît le poids d’une telle machine nous pouvons définir la puissance de l’explosion.

Une chose que je ne savais pas c’est qu’il y avait des prisonniers russes qui y travaillaient sous la garde de soldats allemands au rebouchage des trous de bombes.

Leur maigreur l’a beaucoup choqué et les requis leurs ont donnés leurs casse-croûtes qu’ils ont littéralement dévorés.

En juillet 1944, le 31 à 18h exactement, la sucrerie de Bucy le Long fut mitraillée par un avion américain qui avait été pris pour cible par une sentinelle de la sucrerie.

Après avoir fait demi-tour, l’avion est repassé en rase-motte pour mitrailler la ligne de wagonnets stationnés là.

Le lendemain en allant voir les dégâts, Robert Bataille a retrouvé une balle de mitrailleuse qu’il a gardé précieusement.

Grâce à ses mémoires qu’il a écrites il peut aujourd’hui nous donner ces renseignements précieux.

Il a même gardé un tract allemand de propagande anti-américains que les troupes de la Wehrmacht distribuaient dans Soissons après la libération de la capitale.

Je remercie beaucoup sa fille qui m’a mis en relation avec Monsieur Bataille.