lundi 8 mai 2023

COMMÉMORATION 8 mai 1945 A SOISSONS LES IMAGES

 

Alain Crémont




COMMÉMORATION 8 mai 1945]

Des cris de joie qui résonnent par ici, une Marseillaise qui retentit par là, des embrassades et des accolades spontanées à chaque coin de rue… Nous sommes le 8 mai 1945. Soissons, comme chaque ville et chaque bourg de France, est plongée dans une atmosphère empreinte de soulagement et d’émotions. Quelques minutes auparavant, le Général de Gaulle intervenait sur les ondes radiophoniques du pays pour porter le message de victoire et annoncer officiellement la fin de la seconde guerre mondiale.
La voix est solennelle. Les mots sont forts.
« La guerre est gagnée ! Voici la victoire !
C'est la victoire des Nations unies et c'est la victoire de la France!
Honneur ! Honneur pour toujours ! À nos armées et à leurs chefs!
Honneur à notre peuple, que des épreuves terribles n’ont pu réduire, ni fléchir !
Honneur aux Nations unies qui ont mêlé leur sang à notre sang, leurs peines à nos peines, leur espérance à notre espérance et qui, aujourd’hui, triomphent avec nous !”
Cette annonce, c’est avant tout une délivrance.
Elle ne peut masquer l’abomination d’une guerre totale qui ravagea l’Europe pendant près de 6 longues années.
Un conflit d’un genre nouveau, rendu toujours plus cruel et meurtrier par les avancées technologiques.
Le bilan humain, maintes fois répété, fait toujours aussi froid dans le dos : entre 60 et 80 millions de morts, plusieurs millions de blessés et 30 millions d’Européens déplacés.
Comble de l’horreur, ce conflit, le plus coûteux en vies humaines de l’histoire de l’humanité, provoqua aussi la mort de 45 millions de civils.
A ces effroyables chiffres doit s’adosser la persécution. Une persécution systématique et sans relâche de populations civiles, hommes, femmes et enfants parce qu’ils étaient juifs, slaves, tziganes, homosexuels, franc-maçons ou parce qu’ils entendaient résister à une idéologie barbare.
Alors, 78 ans plus tard, tous réunis autour de notre Monument aux Morts, notre émotion reste intacte.
Comment pourrait-il en être autrement lorsque l’on sait que cette victoire fut le fruit de l’effort, du courage et du sacrifice de toutes celles et tous ceux qui n’ont jamais désespéré.
Aussi, si nous commémorons la fin des combats et le retour de la paix, nous pensons ce matin aux millions de victimes dans toute l’Europe ainsi qu’à tous ces hommes et toutes ces femmes qui, à leur échelle, ont fait preuve de courage et méritent bien le titre de héros du quotidien.
Les héros, ce sont bien évidemment les soldats, qui donnèrent leur vie pour le pays et pour la liberté.
Ce sont tous ces civils qui partagèrent leur nourriture, cachèrent des enfants ou ne baissèrent jamais la tête, gardant foi, espérance et honneur.
Et ce sont aussi, bien-entendu, les combattants de la Résistance, qui refusèrent, quel qu’en soient les conséquences, le joug de l’envahisseur.
Plusieurs résistants soissonnais sont passés par les armes, d’autres sont déportés en Allemagne. Ils s’appelaient Descamps, Meurghe, Moreau, Vogel, Douay, Dufour ou Delhaye.
Nous ne pouvons tous les citer aujourd’hui, mais soyez certains que nous ne les oublierons jamais et que notre reconnaissance à leur égard est à la hauteur de leur engagement pour notre ville et notre pays.
Si notre patrimoine porte le témoignage de leur sacrifice, il nous permet aussi de garder à l’esprit notre indispensable devoir de mémoire.
Chaque année, nous rappelons avec conviction qu’il faut rester attentif et que l’histoire ne doit pas être considérée comme un lointain passé mais comme un socle sur lequel s’appuyer pour protéger la paix et la liberté dans le présent et dans l'avenir.
Les conflits en Ukraine et au Soudan sont des exemples actuels qui soulignent l'importance de rester vigilants et de travailler à la résolution pacifique des conflits.
Aujourd’hui encore, nous constatons que nos valeurs républicaines et démocratiques peuvent être fragilisées par la folie guerrière d’un homme.
Aujourd’hui encore, nous constatons que des atrocités se perpétuent aux portes même de l'Europe.
Nous devons faire preuve d’une vigilance de chaque instant et tirer ENFIN les leçons du passé.
Comme le disait Chateaubriand, « les vivants ne peuvent plus rien apprendre aux morts, (…) les morts au contraire, instruisent les vivants »
Cet héritage nous honore et nous oblige.
Il en va de notre devoir de le transmettre et de perpétuer ses valeurs.
La présence d’enfants ce matin est, à ce titre, aussi symbolique que nécessaire, tant ces valeurs fondamentales, pour tout peuple et pour toute société, restent dans le temps des vertus impérissables.
Nous le voyons, les commémorations sont indispensables.
Et je tiens à remercier chaleureusement toutes celles et tous ceux qui s’associent à cette journée de mémoire.
Les services municipaux, bien sûr, pour leur travail toujours exemplaire et, plus globalement, pour leur implication dans tous les événements organisés ou soutenus par la Ville;
les enfants et les enseignants des écoles soissonnaises et du centre éducatif de la Cordée,
les membres du Conseil Communal des Jeunes ;
la chorale des enfants ;
et, enfin, naturellement, nos fidèles anciens combattants, porte-drapeaux et dames d’entraide.
Mesdames, Messieurs,
La mémoire, soyons-en convaincus, est un exceptionnel outil de travail citoyen.
Alors, ensemble, soyons tous des travailleurs de mémoire et puisse la lumière du 8 mai 1945 éclairer encore longtemps notre route vers un avenir de paix et de liberté.
Vive la paix, vive la République et vive la France !

Aucun commentaire: