La scène qui s'est déroulée lundi vers 18 h 30 à la sortie du péage de l'A 62, au Passage-d'Agen, a dû surprendre ou plutôt inquiéter les automobilistes qui y ont assisté : en l'espace de quelques secondes, quatre Tonneinquais planqués à l'arrière d'un fourgon blanc en sont sortis pour ceinturer un jeune homme venu à la rencontre de leur camarade, resté dehors, avant de l'enfermer dans le coffre et d'appeler les forces de l'ordre.
Les cinq compères entendaient ainsi se faire justice. Et mettre un point final à une sombre histoire présumée d'escroquerie dans laquelle on retrouve aussi Daniel Salliot, agriculteur de Tombebœuf et ancien président, haut en couleur, de la Coordination rurale 47.
Lui a été la première « victime ». Le 19 février dernier, il trouve, grâce à son gendre, qui travaille chez Stop Auto, un client pour lui acheter son utilitaire Mercedes au prix de 26 000 euros. L'affaire est conclue. Une bonne chose de faite. Sauf que quelques jours plus tard, la mauvaise nouvelle tombe : sa banque lui explique que son compte ne sera jamais crédité de cette somme car celui de l'acheteur n'était pas approvisionné. Pis, tous les documents fournis étaient apparemment faux. Et le véhicule aurait déjà changé d'immatriculation avant d'être à nouveau revendu.
Dernièrement, c'est à Tonneins que le même individu, dont la visiblement fausse carte d'identité porte le nom de « Da Silva » récidive. Même société Sky-Da basée à Toulouse. Même numéro de K-bis, justificatifs de domicile faux, etc. Le bouche-à-oreille permet aux deux « victimes » de se rendre compte que la même mésaventure leur est arrivée. Cette fois, c'est une Peugeot 207, d'une valeur de 10 000 euros, qui est en jeu. Et là, une lueur d'espoir apparaît. Car Mickaël, Jean-François et Anthony, les trois frères Rodriguez, du garage du même nom, à Tonneins, ne lui avait pas remis la déclaration d'achat nécessaire pour changer l'immatriculation de la citadine…
Après avoir mené une expédition toulousaine pour essayer, en vain, de retrouver le dit acheteur, Daniel Salliot assure que l'entreprise ne se résume qu'à une boîte aux lettres cassée… Impossible, donc, de retrouver « l'escroc » recherché. Sauf à lui donner un rendez-vous pour qu'il récupère le fameux document.
« Il voulait qu'on lui faxe ou qu'on lui envoie par mail, explique l'un des trois frères Rodriguez, venus avec deux amis, lundi, pour mettre en place le guet-apens. Je lui ai dit que j'étais sur Agen jusqu'en soirée et que ça faisait mi-route, qu'il pouvait venir le chercher… » Après plusieurs heures sans donner de nouvelles, lundi, rendez-vous est donné. Arrivé à pied, son chauffeur, au volant de la fameuse 207 étant resté plus loin, un jeune homme est pris au piège. Mais il ne s'agit pas du bon et ce dernier, comme son accompagnateur, expliquent ne rien avoir « à se reprocher ».
Tous ont été entendus, lundi soir, au commissariat par les enquêteurs qui cherchent à démêler toute cette affaire. Relâchés lundi, ils seront reconvoqués aujourd'hui. Les deux « interpellés » comme les six « interpelleurs » qui ont voulu se faire justice… « Maintenant, c'est un travail commode pour la police », estimait, lundi, Daniel Salliot. Pas certain que l'institution judiciaire ne partage son enthousiasme…
http://www.sudouest.fr/2014/03/11/coffre-dans-le-coffre-1487076-3603.php
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