Affaire Mahéas : les habitants très sévères avec leur maire condamné

Tandis que l’affaire Mahéas continue d’embarrasser le parti socialiste et que plusieurs de ses membres réclament l’exclusion de l’élu PS, les habitants de Neuilly-sur-Marne ne sont pas tendres avec leur sénateur-maire, condamné pour une agression sexuelle en 2008 sur une employée municipale.

Alors que l’élu, qui nie les faits, expliquait samedi dans nos colonnes avoir « le soutien des habitants de Neuilly-sur-Marne », il ne s’en trouvait pas un pour le défendre hier matin sur la place principale du quartier des Fauvettes. « Qu’il dégage! » lâche José, très sévère avec Jacques Mahéas, condamné jusqu’en cassation. «C’est une honte de se comporter de la sorte quand on est élu. C’est de l’abus de pouvoir caractérisé, poursuit-il. Certes, c’est moins grave que DSK. Sauf que lui n’est toujours pas condamné!»

A la porte de la supérette ou à la terrasse du café-PMU, le scandale qui entache leur ville anime bien des conversations. Moins vitupérant que José, Christian, qui revendique sa religion catholique, pense également que le sénateur-maire doit démissionner. « Si j’avais été accusé d’un acte de ce genre, je serais en prison à l’heure actuelle. Pourquoi un élu, tout maire et sénateur qu’il est, n’est pas soumis au même régime ? » demande-t-il.

« C’est pire! il nie l’accusation dont il fait l’objet. Si au moins il assumait. C’est à croire qu’il se pense au-dessus des lois », renchérit un ancien employé municipal trentenaire qui a été renvoyé de la mairie après une violente dispute avec son supérieur. « Là, personne n’a eu pitié pour moi et pourtant je n’avais agressé personne », lâche-t-il.

« C’est vrai que Jacques Mahéas a fait des choses pour la ville et en particulier en matière sociale mais il n’empêche. On est en droit d’attendre d’un élu de la République un comportement exemplaire et irréprochable », estime un militant socialiste, cadre dans la santé publique. « Il ne sera jamais exclu du parti socialiste, prédit-il. Il avait fallu un temps fou pour exclure Georges Frêche (NDLR : président de la région Languedoc-Roussillon mort l’an dernier) pour ses propos inqualifiables, notamment envers les harkis ou Fabius. Mais voilà, comme Frêche en son temps, Jacques Mahéas a trop de poids pour le parti. Il est réélu systématiquement à la mairie », précise-t-il.

Du côté des femmes, c’est vers la victime que les pensées allaient hier. « Quelle tristesse et quel cauchemar pour cette pauvre employée! Quelqu’un à la mairie lui a-t-il présenté des excuses? Au lieu de cela, son agresseur archicondamné nie! C’est intolérable », lâche Michèle, une mère de famille. « C’est simple, avec des exemples pareils, comment voulez-vous que l’on ait envie de voter après? » interroge la jeune Zahia. « Moi, j’ai besoin d’hommes politiques porteurs de valeurs et avec un minimum d’éthique dans leur comportement pour essayer d’oublier toutes ces histoires peu glorieuses », conclut-elle.
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