jeudi 19 janvier 2012

À bout, il menace son fils avec un fusil

Le père, Fabien Bottini, 56 ans, et son fils de 26 ans, se trouvaient hier côte à côte à la barre du tribunal correctionnel, tous deux poursuivis pour violence, et violence avec usage ou menace d’une arme pour le père.
L’altercation s’est déroulée le 22 juillet 2010 au domicile de la famille. Ce soir-là, en rentrant de son travail, Fabien a trouvé son fils attablé avec un de ses amis. Ce dernier était là depuis deux jours, « à fumer des joints et jouer à des jeux vidéo du matin au soir », dira le père. Il lui demande de rentrer chez lui, mais l’ami ne veut rien entendre. Une heure plus tard, le père renouvelle son ordre, récoltant de la part de son fils un refus catégorique et des insultes. Le ton monte. Excédé, le père va chercher son fusil, le charge d’une balle, menace les deux jeunes et tire dans le mur. Aussitôt, le fils prévient la police, mais quand la gendarmerie rappelle, Fabien répond et dissuade les autorités de se déplacer, pensant que l’incident est clos. Très énervé, le garçon s’en prend alors à son père, le rouant de coups.
À l’audience, la personnalité du fils est d’abord observée : atteint de graves troubles psychiatrique, il est schizophrène et toxicomane. Le jeune homme a déjà fait de nombreux séjours en hôpital psychiatrique. Il est également question du climat de grande tension, pour ne pas dire de violence, qui s’était installé au sein de la famille.

Un climat de violence

Le père était-il violent avec la mère, avec son fils ? Le fils avait-il déjà frappé sa mère ? Beaucoup de questions dont les réponses varient suivant les prévenus. Les gendarmes étaient pourtant bien intervenus à 4 reprises au domicile de cette famille. On sent dans les propos retenus de l’un et de l’autre que les conflits sont anciens et profonds, mais on comprend également que la maladie du jeune homme et sa dérive dans la toxicomanie ne sont pas étrangères au coup de sang du père.
M e Jennifer Martin, qui défend le fils, revient sur la fragilité psychique du jeune homme, pour qui l’avenir reste encore lié à la maladie. Pour M e Arnaud Brultet, c’est de la souffrance d’un père dont il faut parler : d’abord accusé de tentative de meurtre, il a déjà passé 3 mois en détention préventive et, à aucun moment, n’a eu l’intention de faire du mal à son enfant. L’avocat décrit un homme poussé à bout par un garçon qu’il ne pouvait plus maîtriser, accablé par la maladie de son fils, sa toxicomanie et le climat de violence qui régnait dans son foyer.
Fabien Bottini a été condamné à 1 an de prison dont 9 mois avec sursis, son fils à 6 mois avec sursis et mise à l’épreuve, assortis d’une obligation de soins.
http://www.bienpublic.com/grand-dijon/2012/01/19/a-bout-il-menace-son-fils-avec-un-fusil

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