Depuis quelque temps, les locataires de la résidence du 2, allée des Picards sont sur les nerfs. En cause, la rénovation urbaine. Ils craignent pour la sécurité de leurs enfants.
Beaucoup d'habitants étaient présents, ce mardi soir, devant la résidence du 2, allée des Picards. En nombre pour s'indigner du manque d'intérêt que leur porte leur organisme logeur : le Foyer Rémois.
En effet, depuis plusieurs mois déjà, les locataires de la résidence tentent de faire entendre leur voix, par l'intermédiaire de leurs représentants, sur les multiples défauts dans la logique de construction du bâtiment : balcons dangereux, manque d'intimité, nuisances sonores, humidité… la liste est longue.
« Le tramway passe juste devant chez nous, et fonctionne dès 5 heures du matin, le bruit réveille les gens », indique Victoria, déléguée des locataires. En fait, la ligne de tram passe à près de 300 mètres de cet immeuble et le bruit est largement atténué.
Une autre habitante s'inquiète à juste titre de la sécurité de ses enfants, puisque la petite fille d'une des résidentes a déjà chuté, ce qui lui a valu de passer quatre mois en fauteuil : « Les balcons sont ouverts, seule une barrière nous sépare du vide, je ne suis plus tranquille pour mes enfants quand ils veulent jouer ». Ils se plaignent également de la fermeture d'un parc (remplacé par des bâtiments en dur), mais un autre est ouvert à 300 mètres de chez eux.
Des revendications simples
Les résidents, lassés par leurs démarches infructueuses, ne savent plus quoi faire. « Nos droits de locataires sont bafoués. En tant que citoyens, est-ce là le traitement auquel on doit s'attendre de la part d'un organisme qui prétend utiliser la médiation et la négociation dans le dialogue social ? » clame Mohammed, qui, bien que ne demeurant pas dans la même résidence, s'avère être un sympathisant de la cause venu soutenir ses voisins en détresse.
« Nous voulons des balcons fermés, comme ceux des bâtiments qui sont en face du nôtre », répète la déléguée. Cela permettrait en effet de diminuer le bruit émis par le tram, de réduire le risque pour leurs enfants, de préserver leur intimité…
Malheureusement, le Foyer Rémois fait la sourde oreille, et lorsqu'il répond, c'est pour annoncer qu'il n'y aura pas de changement : « Ils nous disent que nous avons accepté les termes de la réhabilitation, ce sont des menteurs. Dans un courrier qu'ils nous ont envoyé, ils précisent que ce projet a pour but d'apporter une satisfaction à leurs clients en améliorant le confort et le cadre de vie, or nous ne sommes pas satisfaits du tout ! » s'énervent Victoria Djaladyan et Mme Maziz, toutes deux porte-parole des locataires.
« Ces travaux, engagés près de la ligne du tramway, ce n'est que du paraître, un cache-misère destiné à donner une belle image de la ville pour ceux qui envisagent d'y habiter et pour les touristes, mais ce n'est pas pour améliorer les conditions de vie des habitants », proteste Benadela Nasser, qui a répondu présent pour aider les délégués dans leurs démarches.
Une lueur d'espoir est néanmoins permise pour les habitants : les délégués des locataires rencontrent aujourd'hui le Foyer Rémois pour « mener ensemble une réflexion sur l'occultation des balcons, mais sans garantie », explique Christophe Fabert, le directeur de clientèle du Foyer Rémois.
http://www.lunion.presse.fr/article/marne/croix-rouge-une-rehabilitation-cache-misere
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire