mercredi 22 juin 2011

Mediator : les liens de Servier et de Douste-Blazy

Auditionné le 5 mai par la mission parlementaire sur le Mediator, Philippe Douste-Blazy avait juré n'avoir jamais eu de "liens d'intérêt" vis-à-vis du laboratoire Servier. "Je n'en ai jamais eu à part un, mais c'est lorsque j'étais jeune chef de clinique. Je faisais partie d'un groupe de quinze chefs de clinique qui se réunissaient. Une fois en effet j'ai participé à une réunion de formation, c'était sur la leucémie aiguë", a-t-il précisé.
Dans son édition datée du 22 juin, le Canard enchaîné livre des éléments tendant à démontrer l'inverse. L'hebdomadaire satirique cite des extraits de lettres témoignant même de liens d'intérêt répétés entre Jacques Servier et l'ancien ministre de la Santé au cours des années 1990, lettres saisies lors d'une perquisition au siège des laboratoires le 7 février dans le cadre de l'enquête sur le Mediator.
"Merci pour votre amitié, que je savais fidèle"
Dans l'un de ces courriers, daté de 1992, Philippe Douste-Blazy, nommé ministre de la Santé en mars 2004, écrit ainsi au fondateur du groupe Servier pour le remercier "très sincèrement" d'une subvention mise "à la disposition du Forum européen de la santé afin d'organiser la première université de la santé". Dans une autre lettre, du 19 février 1993, l'ancien ministre demande un financement pour le "projet Monica" consacré à l'étude "des infarctus du myocarde de Haute-Garonne". Financement accordé quelques mois plus tard, avec un chèque de 85.392 francs, selon le Canard enchaîné.

Autre échange évoqué par le quotidien satirique : un chèque de 300.000 francs signé par Servier le 10 avril 1998 à l'attention de la section rugby du FC Lourdes, ville dont Philippe Douste-Blazy était alors le maire. Réponse de l'ancien ministre dans un courrier : "merci pour votre amitié, que je savais déjà fidèle".

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