dimanche 11 septembre 2011

Ben Laden voulait-t-il perturber la présidentielle française ?

Le renseignement français évoque des menaces "décousues" et "à prendre avec des pincettes" mais admet que les Américains ont transmis à la France des documents trouvés dans la planque de Ben Laden à Abbottabad, où il a été abattu le 2 mai. Selon France Info, qui cite une source interne aux renseignements, Oussama ben Laden avait laissé des consignes aux militants d'Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) leur demandant d'utiliser les Français retenus en otage pour peser sur la campagne pour l'élection présidentielle de 2012 en France La Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI, contre-espionnage) aurait été informée il y a quelques jours de cette menace par les services de renseignement américains, ajoute la radio.
Paris-Match cite ces mêmes documents pour affirmer qu'Oussama ben Laden voulait frapper la France par "des attentats de masse, spectaculaires et symboliques". Le chef d'Al Qaïda estimait que des repérages étaient nécessaires pour établir "une liste de cibles, monuments, sites touristiques et symboliques, lieux stratégiques du pouvoir qui pourraient être visés sur le sol français", écrit l'hebdomadaire dans un communiqué.


Ce sont "plus des intentions que des consignes", "plus du commentaire qu'une fatwa", a ajouté la source interne au renseignement. Contactées vendredi soir par l'AFP, la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) et la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) ont refusé de commenter ces informations.

La France, cible "numéro 2 d'Al-Qaida"

En juin, le président Obama avait assuré que les documents récupérés dans la villa où a été éliminé Oussama Ben Laden montraient qu'Al-Qaïda "souffre énormément" et était "incapable de remplacer efficacement" les dirigeants du réseau éliminés. Entre les attentats du 11-Septembre 2001 et sa mort, Ben Laden a menacé explicitement à plusieurs reprises la France, la dernière fois en janvier 2011, dans un message sonore. Quelques jours après le décès du leader d'Al-Qaïda, le patron de la DCRI, Bernard Squarcini, avait jugé que la France restait "la cible n°2 d'Al Qaïda" derrière les Etats-Unis.

Les autorités françaises considèrent la menace terroriste élevée et le plan Vigipirate est au niveau rouge, son avant-dernier échelon, depuis les attentats de Londres en juillet 2005. Ce plan mobilise quotidiennement quelque 2.000 militaires, policiers et gendarmes. Les principaux sujets de préoccupation des services français sont les otages français, dont les quatre retenus dans le Sahel par Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique), des attaques contre des intérêts français à l'étranger, et les filières jihadistes de retour en France après avoir combattu en Afghanistan. Des militants islamistes sont régulièrement interpellés, soupçonnés d'appartenir à ces "filières" de combattants aguerris, dont la dernière a été démantelée en mai.

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