jeudi 20 octobre 2011

Parfum de scandale monstre au sommet d'Olympus

Olympus tombe de haut. Le groupe japonais -spécialisé dans les appareils photos et le matériel médical - a reconnu mercredi avoir versé des honoraires inhabituellement élevés de 687 millions de dollars (près de 500 millions d'euros) à des conseillers financiers lors de l'acquisition du fabricant britannique d'équipements médicaux Gyrus. Le groupe confirme ainsi les dires du directeur général Michael Woodford, dont le licenciement vendredi a fait perdre au titre Olympus près de la moitié de sa valeur en Bourse.

Lundi, un haut dirigeant du groupe, Hisashi Mori, avait assuré aux investisseurs que les honoraires versés aux conseillers financiers étaient moitié moindres que le montant divulgué par Michael Woodford, en excluant les paiements effectués pour le rachat d'actions préférentielles de Gyrus. Mercredi, le groupe a reconnu dans un communiqué leur avoir versé 443 millions de dollars pour racheter des actions préférentielles, mais il n'a pas donné leur identité et a dit ne pas savoir où ils se trouvaient depuis la transaction.
Coupable d'avoir dit la vérité?
Le dirigeant évincé Michael Woodford a de son côté souligné que, d'après PriceWaterhouse Cooper, ce type d'acquisition entraînait traditionnellement une commission de 1% sur le prix d'achat, pouvant exceptionnellement monter jusqu'à 2%. Ceci porterait les frais de conseil entre 20 et 40 millions de dollars : au moins 30 fois moins que le chèque finalement consenti. Olympus a racheté Gyrus en 2008 pour 935 millions de livres (1,07 milliard d'euros) en vue de renforcer sa position sur le marché des instruments médicaux.

Deux semaines seulement après avoir été promu à la direction générale d'Olympus, Michael Woodford a été licencié vendredi, selon lui pour avoir examiné de trop près les paiements liés à des acquisitions - dont celle de Gyrus - réalisées par le groupe avant qu'il n'en assume la direction. Les analystes de JP Morgan, Goldman Sachs et Citibank ont suspendu mardi leurs évaluations du titre, en raison de l'incertitude ambiante. Olympus continue de démentir toute malversation et souligne que le licenciement de Michael Woodford s'explique exclusivement par des divergences de management. Le groupe a même averti mercredi qu'il était prêt à engager des poursuites contre son ex PDG. Ce dernier avait déclaré en fin de semaine dernière à la presse étrangère que son éviction avait été motivée par des lettres qu'il a écrites au président de la société, Tsuyoshi Kikukawa, afin de lui demander des éclaircissements sur ces honoraires maousses.

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