vendredi 2 décembre 2011

DSK prend ses distances avec son biographe

Le jour de la sortie d'un livre de son biographe Michel Taubmann, dont des extraits, publiées mercredi par le site de Paris-match, ont été abondamment relayés dans la presse, Dominique Strauss-Kahn prend ses distances avec les thèses avancées dans l'ouvrage. "Face à la multiplication récente d'interprétations d'événements me concernant, je tiens à affirmer que je ne suis engagé ni par les écrits, ni par les déclarations ou témoignages de quiconque, souvent inexacts", selon un communiqué signé de Dominique Strauss-Kahn et transmis par son avocate Frédérique Baulieu. "Je réserve mes explications à la justice, qu'elle soit française ou américaine", ajoute DSK le jour de la publication de "Affaires DSK, la contre-enquête", ouvrage dans lequel Michel Taubmann donne écho à la théorie du complot qui aurait été ourdi au Sofitel de New York le 14 mai.
Dans le livre, le biographe attitré de l'ancien directeur du FMI dit s'appuyer sur ses confidences. D'après les bonnes feuilles du livre, l'ancien favori pour la présidentielle de 2012, qui se préparait à une candidature quand a éclaté l'affaire Nafissatou Diallo, reconnaît dans le livre "une vie sexuelle libre" mais dit qu'un tel comportement n'a rien de rare dans la politique ou les affaires et assure n'avoir "rien fait d'illégal". "Rien ne serait arrivé si je n'avais pas eu cette relation consentie mais stupide avec Nafissatou Diallo", confie Dominique Strauss-Kahn dans le livre, publié aux éditions du Moment. "Ce jour-là, j'ai ouvert la porte à toutes les autres affaires".

Le piratage de sa messagerie évoquée
Le 14 mai, dans la suite 2806 du Sofitel, Nafissatou Diallo n'aurait été guère surprise ni choquée de voir DSK sortir nu de la salle de bains, écrit Michel Taubmann. Elle se serait dirigée vers la sortie sans se hâter avant de fixer Dominique Strauss-Kahn du regard, écrit le biographe. Ce dernier y aurait vu une invitation et n'aurait pas résisté à la tentation d'un acte sexuel précipité mais consenti, affirme Michel Taubmann, qui dit s'appuyer sur le récit fait des événements par Dominique Strauss-Kahn lui-même. L'auteur évoque par ailleurs la possibilité que la femme de chambre se soit attardée dans la suite pour dérober le téléphone portable du FMI que Dominique Strauss-Kahn dit avoir égaré.

Michel Taubmann relate aussi une conversation téléphonique de Dominique Strauss-Kahn avec Anne Sinclair dans laquelle l'ancien ministre des Finances évoque le "piratage" de sa messagerie et le fait que des courriels privés échangés avec son épouse se soient retrouvés entre les mains de l'UMP. Cet élément a été avancé récemment par un journaliste américain pour relancer la thèse d'une machination politique dont aurait été victime Dominique Strauss-Kahn, scénario que reprend implicitement à son compte Michel Taubmann.
"La prostitution, le proxénétisme, je les ai en horreur"
L'auteur revient aussi sur les soirées en compagnie de prostituées évoquées en marge de l'affaire du Carlton de Lille, dans laquelle Dominique Strauss-Kahn est cité à de nombreuses reprises et a demandé à être entendu par les enquêteurs. "Lors de ces soirées galantes, il ne débourse jamais un centime", écrit Michel Taubmann. "Il ne se pose pas la question de savoir si ses partenaires d'un soir sont rémunérées, ce qui n'est pas systématique". DSK est cité dans le livre à propos de ces soirées, dont l'évocation aura peut-être dégradé son image plus sévèrement encore que l'affaire Nafissatou Diallo. "Dans la presse, on associe mon nom à la prostitution, c'est insupportable", dit-il. "J'ai participé à des soirées libertines, c'est vrai, mais d'habitude, les participantes à ces soirées ne sont pas des prostituées". "La prostitution, le proxénétisme, je les ai en horreur", dit encore Dominique Strauss-Kahn.
"Ce n'est pas moi, cela. Vous vous rendez compte des dégâts causés sur ma femme, sur nos enfants ?"
Comme Michel Taubmann lui demande ce qui a changé dans sa vie en six mois, il répond : "J'étais en position de devenir président de la République. Et je ne le suis plus, c'est tout." Enfin, Dominique Strauss-Kahn affirme avoir décidé de modifier radicalement son mode de vie. "J'ai décidé de rompre avec tout cela. C'est fini".

Enfin, parmi les confidences, Anne Sinclair s'en prend à François Hollande, "seul de tous les dirigeants socialistes qui ne nous a ni téléphoné ni écrit". "Heureusement que les évènements du Sofitel se sont produits à temps pour que nous puissions ouvrir les yeux", a déclaré mercredi le député PS Arnaud Montebourg.

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