lundi 23 janvier 2012

Ils auraient volé 45 tonnes de métaux

Pas évident, a priori, de voler et de dissimuler 45 tonnes de métaux. D'après la police judiciaire, les individus qui ont été interpellés en début de semaine s'y seraient pris durant la nuit, et en plusieurs fois. Parfois très tranquillement, à l'aide de transpallettes dégotées sur le site-même d'Arcelor Mittal, et qui étaient utilisées pour faciliter le transport jusqu'au fourgon...

Les faits débutent en octobre 2010 et s'échelonnent jusqu'à novembre dernier. Au total, 42 à 45 tonnes de métaux sont volées sur le site dunkerquois, par coups de dix tonnes. Le dernier « coup » a été le moins réussi, et les voleurs ont pris la fuite en n'emportant « que » deux tonnes.

Métaux très prisés
De quels métaux s'agit-il ? De métaux qui se revendent chers, surtout par les temps qui courent : nickel, cuivre et niobium. « Ce sont des métaux très prisés, car le minerai s'épuise, tandis que la demande est très forte, notamment pour fabriquer des composants informatiques », a commenté hier la police judiciaire de Lille.
L'enquête de la PJ a commencé en mai 2011. Tout laissait à penser que ces énormes vols étaient le fait d'équipes parfaitement organisées. « Une bande très mobile et itinérante », selon un enquêteur. Rapidement, des surveillances se mettent en place. Pendant de longs mois, la police scrute, observe, écoute.
Il faut dire aussi que le site d'Arcelor Mittal n'est pas très sécurisé, du moins il ne l'était pas suffisamment lors des premiers vols. Pas de caméra notamment. Un site « très vulnérable » d'après une source proche du dossier.
Et puis au fil des mois, l'étau se resserre, les éléments se précisent, et la PJ de Lille, assistée par son antenne de Coquelles, par la juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) Nord - Pas-de-Calais et par la PJ de Versailles, décide d'intervenir. Les interpellations se déroulent ce mardi matin en région parisienne, en Seine-et-Marne précisément, dans deux campements de gens du voyage.
La police arrête au total cinq Français, deux hommes et trois femmes âgés d'une quarantaine d'années. Elle décide également d'extraire de la maison d'arrêt d'Arras un troisième homme, écroué il y a quinze jours alors qu'il venait de commettre un vol de métaux en flagrant délit.

Des fourgons faussement immatriculés
À l'issue de leur garde à vue, les trois femmes sont relâchées. Les hommes, eux, ne retrouvent pas la liberté : ils ont été déférés hier matin devant le parquet de Dunkerque, qui allait probablement décider de leur incarcération. En garde à vue, tous ont nié les faits en bloc.
La police judiciaire, de son côté, pense qu'il y a « fort à parier » que les voleurs étaient plus que trois : « On a réalisé un gros travail sur cette équipe. Ils étaient domiciliés en région parisienne et n'hésitaient pas à faire le trajet durant la nuit, à bord de fourgons faussement plaqués, pour se servir en métaux dans les hangars d'Arcelor », explique un enquêteur.
Le préjudice n'a pas pu être estimé précisément, mais selon la PJ, il dépasserait les 800 000 euros. Mardi, cinq véhicules ont été saisis et quelques comptes bancaires ont été bloqués. Quant aux 45 tonnes de métaux : envolées

http://www.nordeclair.fr/Actualite/2012/01/21/ils-auraient-vole-45-tonnes-de-metaux.shtml

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