dimanche 1 janvier 2012

Primaires républicaines : et pendant ce temps-là, Obama encaisse

C'est l'avantage du président sortant. Prétendant à sa propre succession, Barack Obama est logiquement dispensé de primaires chez les démocrates. Tandis que son futur adversaire républicain se bat contre ceux de son propre camp jusqu'en mars, voire même juin, avec tout le lot de coups bas inhérents à la bataille pour l'investiture, le locataire de la Maison-Blanche peut tranquillement faire campagne à sa guise. Et pas question pour lui de créer un faux-suspense sur sa candidature : il l'a officiellement annoncée le 4 avril dernier. Soit... 19 mois avant la présidentielle, fixée au 6 novembre 2012 ! C'était d'ailleurs une première dans l'histoire politique américaine.
Au-delà de la symbolique représentée par la date du 4 avril (il s'agit de l'anniversaire de l'assassinat de Martin Luther King, tué en 1968), partir en campagne si tôt revêtait un double intérêt. Tout d'abord, financier. Selon la législation américaine, pour récolter des fonds et les verser sur son compte de campagne, il faut se déclarer officiellement candidat. Plus tôt c'est fait, plus vite il est possible d'amasser un trésor de guerre pour la bataille finale. Or cette année, malgré la crise, les observateurs estiment que le vainqueur devra débourser... un milliard de dollars (contre 750 millions en 2008) ! La deuxième raison était quant à elle plus terre-à-terre : "il voulait profiter politiquement des dissensions des républicains, divisé entre les modérés et le Tea Party, pour les obliger à se découvrir et à se disperser", explique François Durpaire, spécialiste de la politique américaine, à TF1 News.

Plus d'argent que tous les républicains
Résultat : depuis le printemps, Barack Obama, le président, laisse souvent la place à Barack Obama, le candidat. Evidemment, il est parfois difficile de percevoir la différence dans les meetings où défense du bilan et projets pour les années à venir sont mis en avant. En revanche, les traditionnels dîners auxquels participent de généreux bienfaiteurs (et dont les dons sont limités à 2.000 dollars) sont bien des événements organisés par le prétendant à la Maison-Blanche.
Mais, comme en 2008, Barack Obama mise aussi sur les classes populaires à qui ils demandent des dons microscopiques de quelques dollars, souvent via les réseaux sociaux. Multipliés par plusieurs centaines de milliers, ces dons se révèlent être une arme redoutable. Au total, fin septembre (ce sont les derniers chiffres disponibles), Barack Obama avait déjà amassé 99,5 millions de dollars, dont la moitié grâce aux petites donations de moins de 200 dollars. C'était plus que tous les candidats à l'investiture républicaine réunis !

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