mercredi 25 janvier 2012

Sans emploi, l'escroc claque 65 000 € au ski et en ville

Sans emploi, un Rémois menait la belle vie depuis un an en multipliant les escroqueries aux chèques sans provision. Cent victimes ont été identifiées pour un préjudice de 65 000 euros.

IL habite en caravane, n'a pas de travail, aucun bas de laine mais a pourtant réussi à se payer avec sa famille des vacances au ski à Courchevel, la prestigieuse station de sports d'hiver courue par toute la jet-set.
Nul séjour gagné lors d'un jeu concours. Issu des milieux nomades sédentarisés de Reims, l'homme s'était spécialisé dans les escroqueries aux chèques sans provision pour financer son train de vie. Il n'a pas fait dans la demi-mesure, avec un préjudice de 65 000 € accumulé en un an.


Quads, bijoux et voiturettes
Tout commence en novembre 2010. Alors âgé de 22 ans, l'individu ouvre deux comptes bancaires, le premier à la Banque populaire place Luton, le second à la BNP de l'avenue Jean-Jaurès.
Les comptes sont approvisionnés au minimum. Dès la réception des chéquiers, les émissions s'enchaînent et crèvent le plafond. Les banques réagissent en expédiant à leur client une lettre d'injonction de ne plus émettre de chèques sans provision. Il fait le mort et continue d'écouler à tout va.
Estimé à 34 000 € à la date de l'injonction bancaire, le préjudice augmente de 31 000 € les mois suivants. Les chèques servent à régler les dépenses courantes (alimentation, cigarettes, carburants…) mais aussi à acheter des biens rapidement revendus contre espèces sonnantes et trébuchantes : bijoux, vêtements, téléviseurs, appareils hi-fi, remorques, quads, voiturettes…
Des complicités sont mises à contribution. C'est notamment le cas en décembre 2010 lorsqu'un chèque est émis sous le nom d'une adolescente de 17 ans - dont l'identité est usurpée - pour acheter un écran plat. La demoiselle l'apprend en même temps que ses parents lorsque la banque se manifeste.


Habillés pour l'hiver
Le nomadisme de l'escroc ne facilite pas les recherches. Le 10 novembre 2011, un premier coup est porté avec l'arrestation de sa concubine, elle aussi sans emploi, alors qu'elle tente d'acheter pour 1 000 € de vêtements au magasin Eurodif de Cormontreuil avec un chèque préalablement signé par son ami.
La brigade des affaires financières de la sûreté départementale de Reims se charge de l'enquête. De recoupements en vérifications, elle parvient à identifier près de 100 magasins ou commerçants victimes des émissions frauduleuses, aussi bien dans la Marne qu'ailleurs en France.
Mercredi matin, les policiers passent à l'action en interpellant une nouvelle fois la concubine chemin des Bouchers à Bétheny. L'homme est arrêté le lendemain. Le couple n'est pas du genre à épargner : tous les biens mal acquis ont été revendus, l'argent claqué pour mener la belle vie. Seules ont été retrouvées les photos faites à Courchevel, sur lesquelles on imagine les vacanciers en train de poser tout sourire devant l'objectif.
L'homme avait la mine moins réjouie, samedi, lors de sa présentation au parquet de Reims. Sous le coup d'une procédure pour « escroqueries », « prise du nom d'un tiers » et « émissions de chèques sans provision malgré une injonction bancaire », il a été remis en liberté sous contrôle judiciaire dans l'attente de son procès fixé au 20 mars. Sa concubine et les autres membres de la famille qui ont profité de la combine s'exposent des à poursuites ultérieures.
http://www.lunion.presse.fr/article/marne/sans-emploi-lescroc-claque-65-000-%E2%82%AC-au-ski-et-en-ville

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