dimanche 19 février 2012

Il s'était introduit de nuit chez sa voisine L'homme voulait un câlin : un an et demi de prison ferme

Le tribunal de Laon a condamné à trois ans de prison dont la moitié en ferme, un éleveur de 47 ans, célibataire, qui était entré de nuit chez sa voisine. Il voulait un câlin.
Si jamais un jour, il est envisagé de rouvrir les maisons closes, le dernier prévenu de l'audience du tribunal correctionnel de Laon jeudi soir, en sera un client. Et tant mieux. Pas pour le simple fait d'avoir des relations sexuelles tarifées en toute sécurité, mais peut-être aussi pour avoir une complicité sentimentale qui peut se nouer entre client fidèle et professionnel de l'amour.
Jeudi soir, ce vieux garçon célibataire de 47 ans est sorti du tribunal avec 3 ans de prison dont la moitié en ferme, la suite avec une mise à l'épreuve comprenant l'obligation de soins et d'indemniser la victime. Son infraction ? Être entré de nuit dans la maison de sa voisine, s'être retrouvé dans la chambre, avoir mis les mains sur le corps de cette mère de famille, puis l'avoir entraîné par la taille jusque dans le garage. Là, cris et mouvements de révolte ont fait revenir la situation à la normale. Lui s'est enfui, elle s'est réfugiée dans sa chambre, en attendant un compagnon sorti. Mais les indices laissés ont vite mis les gendarmes de Chauny sur la piste du coupable. Un fait semblable lui avait été imputé 20 ans plutôt.
Comment caractériser cet homme ? Une première comparaison irait vers le personnage de Jean Carmet dans « La soupe aux choux ». Avec un soupçon de Jacques Villeret dans « Un dîner de con ». Le procureur de la République a tenté la sienne lors de ces réquisitions : « Si l'on n'a pas la chance d'être sélectionné pour « L'amour est dans le pré », comment vit-on dans sa situation ? « Il me fait penser à des personnages de Pierre Bourdieu dans « Reproduction interdite ». Le fils de ferme, reconnu simplement par son père au moment de la transmission de l'affaire. Oui, on peut éprouver de la compassion sur cet homme qui soir là, avait bu plus que mesure. Avait cru que le sourire commercial de la serveuse du bar pouvait laisser espérer autre chose. Puis ce fut le départ du bar. » Et l'entrée chez sa voisine.
Pas le profil du pervers
« Attention, son comportement est inquiétant. J'avais été averti en direct de cette affaire. Et nous avons eu peur. Puis lorsque le coupable a été identifié, j'ai été surpris. Il n'a pas le profil du pervers. » Lorsque le président de l'audience demande au prévenu la raison de ce comportement, il aura une réponse simple : « Je voulais un câlin, me sentir aimé. » Le procureur de la République n'oublie pas la gravité des faits : « On souhaite à personne, y compris nos proches de se retrouver dans la même situation que la victime. Les faits sont graves et inquiétants. D'où ma demande de 2 ans de prison dont la moitié en ferme, l'interdiction d'entrer en contact avec la victime. »
L'avocate parisienne de la victime a alors estimé que « c'est fou », une fois les réquisitions du procureur achevé. Ce qui a valu un incident de séance.
De son côté Me Panzani, défenseur du prévenu a été précise dans sa défense : « Mon client ne nie pas les faits. C'est un pauvre type. Sa vie, c'est une non-vie. En revanche, il ne faut pas que l'ire des victimes dépasse tout. Il faut une sanction adaptée, un suivi, une mise à l'épreuve et surtout qu'il continue les soins, notamment les consultations psychiatriques qu'il a déjà commencées. »
 
http://www.lunion.presse.fr/article/aisne/justice-il-setait-introduit-de-nuit-chez-sa-voisine-lhomme-voulait-un-calin-un-an-et-d

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