jeudi 19 avril 2012

Leur maison menace de s'effondrer et ils ne savent toujours pas où loger

« Obligés de partir comme ça, à 70 ans... », observait Danielle Deprez au moment de quitter sa maison, rue du Château, où elle vit depuis plus de 35 ans. Vendredi dernier, dans la soirée, elle et son concubin, Roger Pelletier, ont dû évacuer leur domicile, qui menace de s'effondrer.


Sur la façade, des fissures sont apparues. Contre le mur porteur droit, sur lequel s'appuyaient il y a encore un mois des maisons mitoyennes, des étais ont été posés. Mais c'est à l'intérieur qu'on prend conscience de la situation : le plafond de la cave, et donc le plancher du rez-de-chaussée, ne tiennent plus que grâce aux étais. Le mur de soutainement s'est affaissé d'une vingtaine de centimètres, entraînant une rupture des canalisations d'eaux usées. Au rez-de-chaussée, des fissures sur le carrelage, le plafond, la cheminée. Au premier, portes et fenêtres se ferment difficilement.
Depuis que les ouvriers du chantier de construction d'appartements et de garages, juste à côté, forent, le couple n'osait plus manger dans sa cuisine : « les casseroles s'entrechoquaient, tout tremblait ». Les vibrations, le voisin, qui habite deux maisons plus loin, les a aussi ressenties. Les experts devront déterminer si elles sont la cause des dégâts.


En attendant, Danielle Deprez et Roger Pelletier ne savent plus où aller. Ils ont été hébergés chez le fils de Danielle vendredi soir, puis ont pris une chambre d'hôtel à leurs frais à Tourcoing samedi et dimanche pour laisser leur chambre aux petits-enfants et être près de leur maison, qu'ils tiennent à surveiller.
« Ça ne va pas pouvoir durer »

Depuis lundi et jusqu'à demain, leurs nuitées sont prises en charge par l'assurance. « Et après ? », s'inquiète la retraitée.
« Tout le monde se démène pour nous, les services de la Ville cherchent un endroit où nous reloger, reconnaît-elle. Mais pour l'instant rien n'avance. » Leur avocat a demandé à l'assurance qu'elle débloque une réserve financière. « C'est bien beau l'hôtel, mais comment on fait pour se nourrir ? Entre les nuitées du week end et les repas, on en est déjà à 300 E. » Pour l'instant, avec leur petite retraite, ils s'en sortent, « mais ça ne va pas pouvoir durer. Comment ils font ceux qui n'ont rien du tout ? », se demande Danielle. Ils ont commencé à prospecter pour un meublé. « Mais on ne sait même pas à quel plafond de remboursement on a droit pour le loyer. » Tant que l'expertise et la contre-expertise n'ont pas été effectuées, ils ne savent même pas pour combien de temps ils doivent trouver un autre logement. « Ça peut être des mois, un an, deux ans, ça dépend s'ils décident de faire des travaux ou de la détruire complètement. » « Avoir travaillé toute sa vie pour acheter une maison et ne plus avoir à payer de loyers une fois à la retraite et se retrouver dans une situation pareille... », elle n'y croit toujours pas. « Le problème est tellement flagrant : j'ai cru qu'on allait pouvoir nous aider plus facilement », déplore-t-elle.

http://www.nordeclair.fr/Locales/Tourcoing/2012/04/19/leur-maison-menace-de-s-effondrer-et-ils.shtml

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