vendredi 1 juin 2012

Après une soirée d'ivresse, il aurait abusé de sa compagne

Après une soirée très arrosée avec les joueurs d'un petit club de rugby ariégeois, P. S... a brutalisé et aurait violé sa compagne, qui a déposé plainte. Il nie les faits.
C'est une sorte de Grand Duduche qui aurait été dessiné par un Cabu farceur. Grand, les cheveux en bataille, de petites lunettes, assez beau gosse, selon l'une de ses ex-petites amies, et un air doux et lunaire… Dans son entourage, on sourit parfois de son extravagance, de ses propos « décalés », comme le dira, à la barre, l'un des joueurs de son club de rugby. P.S... aime la nature, les chevaux, les enfants. Il a travaillé comme animateur, a fondé une association pour emmener les touristes en randonnée, suivait une formation de bûcherons lors de son arrestation, après avoir été apprenti maréchal-ferrant, maçon, carreleur, charpentier. Sans diplôme, il a quitté l'école très tôt, en cinquième. « Je ne le regrette pas, confie-t-il à la barre. Je n'étais pas trop d'accord avec l'école. C'est vrai que c'est un parcours chaotique, et peu glorieux. Mais j'ai des acquits. Et je n'ai pas de mal à trouver du travail ».
Pas de mal à en trouver, mais du mal… à le garder, par contre. Si certains de ses anciens employeurs disent du bien de son comportement, d'autres seront obligés de s'en défaire : des absences (dans l'une de ces entreprises, on le surnommait même « perdu de vue »), et puis, il y a ce problème avec l'alcool. « Dans mon parcours, l'alcool m'a toujours suivi, admet P.S.… Mais l'alcool festif, jovial, celui des troisièmes mi-temps de rugby. J'aime bien manger, et ce qui va avec ». Pourtant, parfois, P.S... va beaucoup plus loin. Au point de perdre tout contact avec la réalité. « Et au point de faire n'importe quoi ?,», interroge la présidente de la cour d'assises, Corinne Chassagne. « Ca m'est arrivé », admet l'homme.

Un second visage, plus inquiétant

Avec sa compagne, L.D…, rencontrée en 2003, dans un bar fuxéen, cette inclinaison s'accentuera. Et, quand il a trop bu, P.S... présente parfois un autre visage, plus inquiétant. Son casier judiciaire en témoigne : quatre condamnations pour voies de fait sur fond d'alcoolisme. Et trois dossiers témoignent de violences exercées sur sa compagne. Les deux dernières lui ont valu des condamnations, la dernière à six mois de prison ferme, en avril 2007. Et, bien sûr, il y a ce fameux soir de février 2010, où P.S... l'a brutalisée, et lui aurait fait subir de sordides humiliations sexuelles. Depuis sa cellule, où il attend son procès depuis mars 2010, il nie les faits, explique que sa compagne était consentante. Mais la version de la victime est toute différente. Et ne varie jamais. « Elle a toujours décrit les faits de la même manière, explique l'adjudant Bertrand Richard, en charge de l'enquête. Elle avait honte. Elle était gênée. Je n'ai pas senti de propos mensongers dans son discours. Et je n'y ai pas vu l'ombre d'un complot ». Les constatations réalisées les médecins - des traces de coups, des lésions intimes- témoignent elles-aussi de la violence exercée ce soir-là, dans l'intimité de la chambre conjugale. « Sous la contrainte », maintient, avec force, la victime présente à l'audience et qui s'est constituée partie civile au procès.
Suite aujourd'hui, avec les rapports d'expertise, verdict lundi soir.

http://www.ladepeche.fr/article/2012/06/01/1367048-apres-une-soiree-d-ivresse-il-aurait-viole-sa-compagne.html

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