jeudi 20 septembre 2012

Pau : les têtes du réseau paient cash

La justice n'a pas voulu se montrer tendre avec les dealers. Karim Mossaili, 27 ans, qui était considéré comme la tête d'un réseau de cannabis et de cocaïne mis en place sur la région paloise a été condamné hier à quatre années de prison et à 30 000 € d'amende par le tribunal correctionnel. Une peine de cinq ans, assortie d'une amende de 10 000 € a en revanche été infligée à Emmanuel Michelot, présenté comme son « lieutenant ».
Depuis lundi, sept autres prévenus comparaissaient à leurs côtés devant le tribunal pour avoir, entre autres, joué les revendeurs ou les « nourrices ». C'est-à-dire gardé de la drogue et de l'argent. Le trafic s'appuyait également sur des ventes de voitures de grosse cylindrée achetées à des consommateurs de stupéfiants endettés. Elles étaient dotées de cartes grises attribuées à des prête-noms, puis envoyées au Maroc, et payées le plus souvent en stupéfiants.

Les peines infligées aux complices vont de 18 mois de prison, dont neuf mois avec sursis, à trois années d'emprisonnement, dont un an avec sursis.
Deux relaxes ont en revanche été prononcées. Elles concernent Redouanne, le frère aîné de Karim Mossaili, qui s'est réfugié au Maroc après une vague d'arrestations survenue en janvier 2011, ainsi qu'un jeune homme de 26 ans soupçonné d'être impliqué dans la découverte de drogue et d'argent dans le coffre d'une voiture, mais ayant bénéficié du doute.
Désaccord sur l'enquête
Hier, la qualité de l'enquête menée par les services de gendarmerie et de police pour démanteler le réseau a été soulignée par le vice-procureur Sébastien Ellul. Un magistrat dont les réquisitions ont été suivies, voire augmentées, du moins pour les deux acteurs principaux de la bande.
Un tout autre regard avait pourtant été posé sur l'enquête par Me Sagardoytho, le défenseur de Karim Mossaili.
Ce dernier a d'abord soulevé un point de procédure. Pour rappeler que les gardes à vue des suspects se sont déroulées sans la présence des avocats. Ce qui a amené la chambre de l'instruction à annuler purement et simplement les auditions effectuées pendant cette période.
Par ailleurs, l'avocat a vivement critiqué la manière dont l'enquête s'est déroulée. « Aucun des clients supposés de Karim Mossaili n'a été entendu, et aucun flagrant délit n'a été constaté » a-t-il expliqué. Avant d'émettre également de sérieux doutes sur la fiabilité des écoutes effectuées sur l'appartement du prévenu.
Si Karim a trafiqué, ce n'est certainement pas dans les proportions qu'on lui reproche, a enfin affirmé l'avocat. Tout en indiquant que l'on n'était pas là en présence d'un réseau pyramidal, « mais d'une agrégation de micro trafics. » L'analyse n'a pas été retenue.

http://www.sudouest.fr/2012/09/19/les-tetes-du-reseau-paient-cash-824861-4344.php

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