mercredi 14 novembre 2012

Un dépressif armé se retranche chez lui

Un homme d'une soixantaine d'années s'est retranché hier dans sa maison des Hautes-Rivières, dans le but d'en finir avec la vie. En fin d'après-midi, il s'est rendu aux gendarmes et aux médecins.
GROSSE inquiétude hier après-midi dans le quartier de Failloué aux Hautes-Rivières. Dans ces ruelles légèrement excentrées, peuplées essentiellement d'usines et de quelques maisons, un homme dépressif s'est enfermé chez lui, avec une arme, prêt à mettre fin à ses jours.
Paniquée après l'avoir entendu, au téléphone, faire état de projets suicidaires, son épouse contacte la gendarmerie en tout début d'après-midi. Très vite, une quinzaine de gendarmes de Nouzonville et Charleville, encadrés par le commandant Thierry Grassi, sécurisent la zone, redoutant la thèse d'un forcené barricadé chez lui et tirant à vue.

Il ne voit plus ses enfants

Les forces de l'ordre, épaulées par des médecins du Smur, comprennent vite que ce n'est pas le cas. À l'exception de son chien, Dominique, le sexagénaire en détresse, est seul dans sa maison, et ne menace personne en dehors. C'est un homme au bout du rouleau, miné par des années de déprime, de chômage et d'alcool. Après avoir travaillé chez Blaise, à Bogny, il a été mis en arrêt maladie il y a sept ans, et a peu à peu lâché prise. La solitude et l'alcool ont accéléré sa descente aux enfers.
Quelques personnes sont contactées pour tenter de nouer le dialogue avec lui. Son seul voisin dit mal le connaître. « Cela fait une vingtaine d'années qu'il vit ici, mais on ne fait que se dire bonjour et au revoir. »
Son fil, Antony, 30 ans, a été alerté par des amis. Il tente d'aider les gendarmes dans leur travail d'approche. Mais il bute sur un obstacle de taille. « Avec mon frère et ma sœur, nous ne voyons plus notre père. Je ne l'ai pas revu depuis 22 ans, après des problèmes familiaux. Et pourtant je vis aussi aux Hautes-Rivières. »
Vers 16 heures, deux médiateurs de la préfecture frappent à sa porte. Il leur ouvre. Une délicate négociation commence. Les deux hommes parviennent, peu à peu, à faire entendre raison au dépressif.
Objectif : le faire sortir de chez lui en douceur et l'amener de lui-même à se présenter au médecin urgentiste.
Vers 17 h 30, c'est chose faite. Afin de ne pas l'inquiéter, les gendarmes se mettent en retrait. Seule reste en place l'équipe médicale. Un gendarme tient une boule de poils dans ses bras. Le chien Coco, qui était resté jusqu'ici avec son maître, est pris en charge par les forces de l'ordre.
Peu de temps après, l'homme se rend. Son fils, qu'il n'a plus revu depuis tant d'années, confie : « Ça va être dur de combler un trou de 22 ans, mais je vais reprendre contact avec lui. Ça me ferait trop mal d'aller à son enterrement sans lui avoir reparlé. »


http://www.lunion.presse.fr/article/ardennes/un-depressif-arme-se-retranche-chez-lui

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