mardi 25 décembre 2012

Un beau dénouement pour le combat d'une mère

En juillet dernier, la maman de Julien, handicapé, se battait pour obtenir des aides. Son combat (très médiatisé) gagné, elle tient à remercier tous ses soutiens.
C'était il y a cinq mois. Fabienne Lagnier, habitante de Vaux-lès-Mouron, montait au créneau pour obtenir d'être rétablie dans ses droits.
Ayant cessé de travailler pour s'occuper de son fils handicapé, Julien, 17 ans, Fabienne ne percevait plus l'aide de sixième catégorie dont elle bénéficiait jusqu'alors. Une invraisemblance, d'autant que l'état de santé de l'ado se dégrade.
« La maladie de Julien (Ndlr : une amyotrophie spinale infantile de type II, dont les conséquences sont proches d'une tétraplégie) est dégénérative ! Ça n'ira jamais en s'améliorant », protestait la maman, lassée de toute la paperasse exigée.
La Maison départementale des personnes handicapées (MDPH), qui gère l'aide demandée, avait notifié un refus pour « conditions médico-sociales non satisfaites ».
Contacté, Claudy Warin, directeur adjoint de la MDPH, admettait alors envisageable que la commission ait pu « avoir mal évalué la situation », mais confirmait une rigueur renforcée dans la vérification des situations exposées.
Fabienne Lagnier nous a récemment appris que son dossier avait évolué favorablement. « J'ai emmené Julien à la rencontre de membres de la commission, pour qu'ils comprennent que je ne peux pas me dégager de temps libre. Ils ont compris mes contraintes et ont reconnu que ça n'aurait pas dû se passer comme ça. »
« Épuisée »
Conséquence : le recours a abouti et Fabienne a récupéré l'aide de sixième catégorie avec effet rétroactif. Autre bonne nouvelle : la commission pourrait accéder à la demande de prise en charge d'un reliquat de 11 000 euros concernant l'achat d'un fauteuil pour Julien.
Alors, tout va bien ? « On respire, mais ça m'a énormément épuisée, physiquement et moralement, avoue Fabienne. J'ai été arrêté deux mois après un malaise cardiaque. » Jean-Marc Thiéry, qui veille également sur Julien, doit prendre le relais.
Nous avons évoqué récemment la solidarité de ses collègues, employés communaux à Vouziers, qui ont renoncé à des heures de repos pour que Jean-Marc puisse se rendre disponible.
« Nous avons été très touchés, affirment les habitants de Vaux-lès-Mouron. On ne s'y attendait pas et on les remercie du fond du cœur. Mes anciennes collègues étaient prêtes à faire pareil. La directrice des services, Catherine Lemoine, a téléphoné plusieurs fois pour prendre des nouvelles. Les services techniques sont parfois décriés, souvent pour une personne qui a fait une erreur, mais, là, on voit que ce sont des gens solidaires, pleins d'humanité, de générosité. »
Contactés par Sophie Davant
Concernant la décision initiale de la MDPH, Fabienne n'en rajoute pas. « L'erreur est humaine et c'est bien qu'ils aient reconnu la leur. Par contre, ça a été très long, on a l'impression de mendier. Et on n'est pas la seule famille des Ardennes concernée… »
La mère de famille remercie l'AFM (Association française contre les myopathies) et les politiques Jean-Luc Warsmann, Bérengère Poletti et Claude Ancelme, qui l'ont soutenue. Elle sait aussi que la médiatisation de son problème a joué un rôle essentiel.
« Mon histoire a fait le tour de France. Des présidents d'associations du sud l'ont relayée sur internet, des journalistes de Maxi sont venus faire un reportage et l'équipe de Sophie Davant nous a contactés. »
Et maintenant ? « On est encore dans les dossiers. Et il nous reste à changer de camion, celui que nous avons, a 19 ans. Si l'heureux gagnant des 12 millions d'euros veut faire un geste… »
On ne sait pas si l'appel, lancé avec humour, sera entendu, mais souhaitons de très belles fêtes à cette famille dont la ténacité a été récompensée.

http://www.lunion.presse.fr/article/ardennes/un-beau-denouement-pour-le-combat-dune-mere

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