samedi 16 février 2013

Biscarrosse (40) : un professeur de sport accusé de violences aggravées

Voici un dossier sur lequel il convient pour l'heure de rester extrêmement modéré. Une enquête préliminaire portant sur des faits de violences physiques et verbales - qui auraient pu être exercées sur des élèves par un professeur d'éducation physique et sportive (EPS) du collège départemental de Biscarrosse - est actuellement suivie par le parquet de Mont-de-Marsan. Celle-ci a été ouverte dès vendredi dernier, suite à la transmission par le rectorat de Bordeaux d'une plainte d'un collectif d'une trentaine de parents d'élèves qui dénoncent d'une voix « des brimades, des humiliations et des violences », en l'espèce des gifles.
Jusqu'à présent, les investigations étaient menées dans le calme. Mais les choses ont pris une autre tournure jeudi matin avec l'arrivée dans l'établissement du directeur académique des services départementaux des Landes (ex-inspecteur d'académie), Jean-Jacques Lacombe.

Certains des parents du collectif ont été avisés par leurs protégés d'« un ramdam » particulier sur les coups de 11 heures. D'après l'un des plaignants, « ils nous disaient qu'ils subissaient trop de pression et qu'ils ne souhaitaient pas rester au collège ». À l'arrivée de l'adulte, sur les coups de 12 heures, « les cours avaient été suspendus pour la journée et les enfants étaient quadrillés dans le hall du collège ». « Nous avons tenté de les calmer mais ils se sont mis à taper sur les vitres en criant "Nous ne sommes pas des menteurs, nous ne sommes pas des menteurs !"…»
La FCPE « prudente »
Joint dans l'après-midi, le représentant local de la Fédération des conseils de parents d'élèves FCPE et élu d'opposition de Biscarrosse, Patrick Dorville, préférait se montrer « prudent ». En tant que destinataire de la pétition puis des 31 plaintes envoyées au rectorat de l'académie de Bordeaux par le collectif de parents d'élèves, ce dernier avait lui-même été entendu par les gendarmes. Alors que les éléments s'accéléraient et qu'une rencontre est prévue demain avec le directeur académique des services départementaux, ce relais de la communauté des parents des quelque 380 élèves de Biscarrosse (1) fondait cette « réserve » sur deux raisons principales. D'abord l'homme n'avait « jamais reçu d'échos dans ce sens avant ces pétitions et ces courriers ». Mais surtout, Patrick Dorville avait « du mal à créditer le contenu de ces plaintes ».
D'après nos informations, celles-ci ne concerneraient pas uniquement le professeur de sport expressément visé. D'autres accusations, certes moins graves, seraient dirigées vers plusieurs autres professeurs du collège jugés « incapables » ou « incompétents ». La direction de l'établissement ne serait pas non plus épargnée, loin s'en faut. Le collectif ne comprend pas en effet pourquoi celle-ci a continué à soutenir les enseignants en question en dépit des observations répétées de certains parents d'élèves.
« Que certains parents estiment qu'il y a un manque de considération des difficultés de leurs enfants, je peux le comprendre. Mais je ne peux évidemment pas adhérer à ces accusations graves qui visent l'ensemble de la communauté éducative, jugeait le représentant de la FCPE. Ce que je trouve d'autant plus regrettable, c'est que nous n'avons pas été informés avant, cela nous aurait sans doute permis d'anticiper cette crise », concluait-il en confiant recevoir « beaucoup d'appels de parents qui ne comprennent pas l'action qui est menée par ce collectif ».
Devant le collège départemental, seuls les deux autres professeurs de sport du collège semblaient en réalité comprendre et soutenir pleinement la plainte du collectif des parents d'élèves. Les faits dénoncés duraient, selon eux, depuis trop longtemps. Et eux-mêmes confiaient en avoir « marre de voir le défilé des parents qui venaient se plaindre ».
Deux profs avec les parents
Les « faits » dont ils font état en aparté sont accablants. Ils évoquent en effet des élèves laissés tout nus ou presque à l'extérieur des vestiaires, d'autres oubliés à la piscine ou giflés dans le car scolaire. Pour Thierry Carrère, le coordinateur de l'EPS au sein du collège, il ne faut toutefois « pas se tromper de cible ». « C'est malheureux, j'ai de la peine pour ce professeur, mais on aurait pu éviter tout ça. Les difficultés rencontrées par ce collègue avaient été signalées à différentes reprises et le problème, c'est qu'au lieu de lui venir en aide, la direction de l'établissement a préféré couvrir ses agissements. »
Hier soir, le parquet de Mont-de-Marsan a confirmé qu'une enquête pénale portant sur des violences aggravées exercées par une personne chargée d'une mission de service public avait bien été confiée vendredi au commandement de la compagnie de gendarmerie de Parentis-en-Born et que sept mineurs et leurs représentants avaient déjà été auditionnés.
À noter que le professeur d'EPS visé par ces plaintes est en arrêt maladie depuis lundi. Il est âgé de 59 ans et exerçait les mêmes fonctions il y a trois ans au collège de Parentis-en-Born.
(1) La Fédération des parents d'élèves de l'enseignement public (PEEP) n'a pas donné suite à nos sollicitations

http://www.sudouest.fr/2013/02/15/ramdam-au-colle-ge-departemental-966938-3307.php

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