vendredi 19 avril 2013

Les locataires de l'avenue du Docteur-Roy en ont ras-le-bol

Les incivilités cessent un temps puis reprennent de plus belle au 10, avenue du Dr-Roy. Mardi soir, un matelas a été incendié dans une cave. Des locataires n'en peuvent plus.
Une épaisse fumée se propage dans le hall du 10, avenue du Docteur-Roy. Mardi soir, les locataires de cet immeuble doivent sortir de chez eux vers 20 h 30. « On n'a pas tout de suite compris qu'il y avait le feu. On s'est retrouvé sans télé, puis on s'est rendu compte que ça sentait le brûlé. On a ouvert la porte et on l'a refermée aussitôt ! » Si cette dame revient, sous le couvert de l'anonymat, sur ce feu de cave, c'est pour témoigner d'un ras-le-bol.
« On craint le pire »
Les numéros 10 et 14 de l'avenue du Dr-Roy… Il en a déjà été fait écho plusieurs fois dans ces colonnes. Depuis deux ans, les locataires des immeubles construits en arc de cercle autour d'un parking subissent le comportement d'une bande de jeunes qui squattent le parking et les halls d'entrée, vocifèrent, jouent au football entre les voitures, utilisent le parking comme circuit, font du bruit dans les cages d'escaliers. Mardi soir, c'est un matelas qui a été volontairement incendié dans une cave. « Je ne dis pas que c'est eux, mais il faut que tout ça s'arrête », souffle la jeune femme.
Ces incivilités avaient cessé un temps « mais c'est toujours comme ça. Ils doivent tourner. Là ça faisait quinze jours qu'on n'avait rien eu. Le hall n'était plus squatté car la porte a été réparée il y a deux semaines. La police passe tous les soirs aussi. Mais on s'était dit : c'est le calme avant la tempête. »
Les locataires vivent dans la peur car ceux qui osent protester, dire ce qu'ils pensent en subissent les conséquences : « Un monsieur s'est fait crever les pneus de sa voiture parce qu'ils leur avaient dit de faire attention en jouant au foot. » La vie dans cet immeuble est devenue « une survie. On devient cinglé, parano. On psychote au moindre bruit ». Avec les beaux jours, « on craint le pire ».
Cette problématique, « nous la suivons toujours de près », souligne la commissaire Audrey Roux, « nous avons encore eu une réunion en CISPD (conseil intercommunal de sécurité et de prévention de la délinquance, ndlr) sur le 10 et le 14 avenue du Dr-Roy. En parallèle, nous travaillons aussi avec la mairie au titre de l'Anru ». Des procédures « pour occupation illicite de hall d'immeubles sont en cours », poursuit la commissaire. Une étude serait en cours également à l'Opal, le bailleur, pour que les points d'entrée dans les immeubles ne soient plus à l'intérieur de l'arc de cercle formés par les immeubles, mais à l'extérieur.
« Une étape supplémentaire »
Laurent Lagrange, administrateur à l'Opal pour la CGT et responsable départemental de la Confédération nationale du logement, s'est rendu sur place mardi : « C'est un dossier compliqué, mais tous les acteurs doivent trouver une solution. Ce n'est pas possible autrement. » Il a rencontré ce soir-là une dizaine de locataires : « Je leur ai proposé qu'ils écrivent un courrier à l'Opal pour organiser une table ronde ».
L'incendie volontaire de mardi, c'est pour lui « une étape supplémentaire de franchie. Il y a beaucoup de colère. Il n'y avait aucun élu municipal… Les locataires ressentent un sentiment d'abandon ». Deux personnes incommodées par les fumées ont été transportées au centre hospitalier.

http://www.lunion.presse.fr/article/region/les-locataires-de-lavenue-du-docteur-roy-en-ont-ras-le-bol

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