jeudi 16 mai 2013

Besançon : La gérante avait simulé son propre braquage

Elle avait tout inventé mais n’avait trompé personne. La gérante salariée de la chocolaterie De Neuville, rue de la République, dans la Boucle de Besançon, avait mis en scène son braquage avec un trop grand souci de réalisme et surtout une naïveté confondante.
Ce samedi 13 avril, il est 10 h 30 lorsque la jeune femme, âgée de 26 ans, appelle au secours. Deux individus encagoulés lui ont réclamé la caisse sous la menace d’un couteau et avant de s’enfuir lui en ont assené un coup au ventre. Blessée, elle est évacuée sur une civière par les pompiers.

Tissu d’incohérences

L’enquête qui débute ne fait que relever les incohérences des dires de la victime qui prétend qu’elle détenait 32.000 € dans la caisse. Une somme tout à fait inhabituelle à conserver par-devers soi-même dans un commerce des plus florissant.
Ensuite, les braqueurs ont laissé le couteau sur place, qui ne porte que les empreintes de la victime. D’habitude, les policiers ont un mal de chien à mettre la main sur l’arme du crime que, par réflexe, son auteur emporte systématiquement.
Enfin, à cette heure de grande affluence en ville, dont le choix paraît déjà curieux pour des malfrats un minimum consciencieux, aucun riverain, passant ou œil électronique ne les a aperçus arriver ou s’enfuir. Dans un créneau aussi restreint, c’est quasi impossible.
Ces constatations faites dans les premières heures de l’enquête placent aussitôt la victime au rang de suspect numéro un. Les policiers s’emploient donc à l’environner, s’attachant tout particulièrement à son train de vie qui paraît très au-delà de ce que son salaire lui permet. D’autant plus que de nombreux achats sont réglés en liquide. Convoquée mardi matin et placée en garde à vue dès son arrivée au commissariat, la vendeuse indélicate a mis 24 heures à reconnaître sa culpabilité. Employée depuis avril 2010, elle avait commencé à puiser dans la caisse en janvier 2011.
Elle était depuis quelque temps pressée par son employeur, basé dans la Seine-et-Marne, de déposer l’argent liquide qu’elle était censée détenir au magasin à la banque. Légitimement inquiet de la savoir conserver une telle somme en caisse, celui-ci se faisait de plus en plus insistant. La jeune femme a alors imaginé ce stratagème, se trouvant dans l’impossibilité de répondre à l’impératif de son patron de façon concluante. Bien qu’ayant contracté des prêts pour masquer ses emprunts, la tentation de dépenser l’argent avait été trop forte.

Prise dans un tourbillon

Prise à la gorge dans ce tourbillon d’argent facile, la jeune femme est allée jusqu’à se blesser elle-même. Pas trop grièvement que l’on se rassure et là encore, la reconstitution de son agression devant les enquêteurs de la sûreté avait achevé de convaincre ces derniers qu’ils avaient affaire à une menteuse, qui se retrouve aujourd’hui chocolat.
Déférée au parquet hier après-midi, elle s’est vue signifier sa convocation devant le tribunal correctionnel pour le 28 juin et a été placée sous contrôle judiciaire.

http://www.estrepublicain.fr/actualite/2013/05/16/la-victime-se-retrouve-chocolat

Aucun commentaire: