jeudi 9 mai 2013

Maryse Jumeaux, secrétaire de mairie, porte plainte contre le maire

Il y a deux jours, Maryse Jumeaux, secrétaire de mairie à Noyales, recevait sa lettre de licenciement. Ce que lui reproche, son employeur, le maire, Didier Colpin ? Officiellement, elle ne le sait pas. Officieusement, en revanche…
Maryse Jumeaux, 49 ans, aurait en réalité dû fêter ses trente ans cette année. Trente ans au service de l'État, assise derrière le seul bureau de la mairie, dans des communes où les services publics se font la malle depuis, justement, une trentaine d'années…
Maryse Jumeaux a essuyé ses fonds de culotte dans les mairies de Vadencourt, Proix et de Noyales, notamment. Des premiers magistrats, elle en a donc vu passer quelques-uns… Dont le dernier qu'elle a côtoyé, Didier Colpin, maire de Noyales élu en 2008.
Augmentée
En 2011, celui-ci ne semble pas mécontent des services de sa secrétaire. Après 25 ans au même taux et au même salaire, Maryse Jumeaux est augmentée de quelques dizaines d'euros. Pour la secrétaire employée à mi-temps, c'est une première. Avec le recul, elle ne s'en plaint pas. Au contraire.
Elle fait seulement état de remarques désobligeantes et régulières, à propos du mandat de son fils, élu conseiller municipal sur la liste du maire, en 2008, mais qui ne souhaite plus siéger en assemblée. « Mon fils voyait comment cela se passait. Il ne voulait plus assister aux conseils municipaux. Il m'a simplement dit : ''Si je ne démissionne pas, c'est pour toi''. »
Maryse Jumeaux dit alors espérer rester en dehors de cette situation délétère : les séances de conseil municipal qui tournent au fiasco depuis des mois, un maire rappelé à l'ordre par le préfet à plusieurs reprises, et ce, en raison de votes et de procédures irrégulières (voir par ailleurs), des adjoints et des conseillers municipaux d'opposition qui font corps…
La secrétaire dit ne pas vouloir s'en mêler. À l'inverse de son employeur : « Il m'a reproché absolument tout : de nuire à son image en côtoyant l'opposition, d'avoir des amis qui ne sont pas du même bord que lui et enfin, de porter atteinte à mon poste, si la mairie passait aux mains de ses ennemis lors des prochaines élections. ''Votre poste sera supprimé'', m'a-t-il assuré, se souvient Maryse Jumeaux. Les autres mettront quelqu'un d'autre à votre place. »
Harcèlement moral
En trois ans, la situation s'envenime. Maryse Jumeaux reçoit un premier avertissement au mois de juin 2012. En juillet, l'entretien préalable à son licenciement n'aboutit pas. Elle réclame alors son dossier et demande à être assistée par son avocat. La situation s'éternise, ponctuée de recommandés reçus « tous les mois et demi » de la part de son employeur. Jusqu'au couperet final : il y a deux jours, elle recevait sa lettre de licenciement, sans entretien préalable.
« C'est du harcèlement moral », résume Maryse Jumeaux, aujourd'hui en arrêt maladie. Et cela se traduira devant la Justice. Une procédure est entre les mains du procureur de la République de Saint-Quentin. (Voir ci-dessous) Parallèlement, l'avocat parisien de Maryse Jumeaux assure qu'il va engager un recours pour l'annulation du licenciement « abusif » de la secrétaire, remplacée, quelques mois, par l'épouse de Didier Colpin… en toute illégalité ?

http://www.lunion.presse.fr/article/aisne/maryse-jumeaux-secretaire-de-mairie-porte-plainte-contre-le-maire

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