mercredi 19 juin 2013

Il y a un an chez lui, Pierre était ligoté, volé, frappé avec le canon d'une arme de poing Ces agresseurs qui courent toujours

Il y a presque un an, Pierre Sergent, chez lui, était victime d'une agression à main armée. Ligoté, il a perdu quelques dents et beaucoup d'assurance. Il y a une dizaine de jours, on lui a vandalisé sa voiture. Ses peurs se ravivent tandis que ses bourreaux courent toujours…

« DEPUIS l'agression, maintenant, j'ai tout le temps peur ». Pierre Sergent, presque 65 ans, qui réside au 1er étage d'un immeuble ouvert sur le faubourg Saint-Antoine, essaie d'oublier mais il n'y arrive pas. Tant que ceux qui lui ont fait du mal ne seront pas arrêtés, il ne s'en remettra pas, dit-il.
C'était il y a un an. Nous sommes alors en plein mois de juillet. Il est environ 15 h 30. Ce samedi-là, il y a un déménagement. De fait, la porte d'entrée de l'immeuble est ouverte. Coincée. Elle baille en grand pour faciliter le plein accès au travail des déménageurs. Les gens vont et viennent. La vie quoi. Et quand quelqu'un frappe à sa porte, Pierre ne regarde pas dans l'œilleton. Sans méfiance, il pense qu'il s'agit de son voisin qui passe demander un petit service, le taper d'une cigarette ou quelque chose de ce genre. Lui qui vient souvent. Il ouvre sans se méfier. La surprise est de taille. Dans le hall, face à Pierre, ils sont deux ; cagoule beige et gants blancs. Il y a un grand, environ 1,80 mètre et une personne plus petite, vingt centimètres de moins environ. L'un d'entre eux, le plus petit gabarit, est armé d'un pistolet de couleur noire. Il ressemblait, comparera Pierre, plus tard au commissariat, à ceux dont sont dotés, grosso modo, les policiers.
Dents cassées et bouche en sang
La personne qui tient Pierre en joue avec son arme prend ensuite la parole : « Donne la thune, donne la thune ». La voix est celle d'une femme. Puis, le sexagénaire est plaqué au sol sans ménagement dans le couloir. Il est ensuite tiré par les vêtements dans la cuisine, la tête sous la lourde table placée au centre de la pièce. Allongé sur le ventre, il est ligoté, par les mains, aux pieds du meuble. Pierre hurle. On lui met un foulard dans la bouche. La femme pose le pistolet sur sa tempe. Elle défait sa ceinture et enserre son cou tandis que son complice, qui s'apprête à visiter l'appartement, prévient : « Ma copine va s'occuper de toi. Ferme ta gueule, sinon on te tue ». Pierre continue son récit : « Elle me mettait son genou dans le dos. Parfois, elle me donnait des coups dans les lèvres avec le canon de son pistolet. J'ai saigné. J'ai perdu des dents. » Ancien para, il essaie de se défendre malgré tout : « A un moment, j'ai essayé d'enlever l'arme de la main de la fille en attrapant son bras. Elle se débattait. Elle n'arrêtait pas de me donner des coups et puis son copain est arrivé et il lui a dit : laisse-le, j'ai ce qu'il faut, on se
tire
».
Partir ou rester ?
Les malfaiteurs quittent les lieux. Ce que l'homme a volé, ce sont deux portefeuilles, le contenu d'une sacoche vidée par terre. Des maroquins contenant papiers, cartes bancaires, et une somme de trois cents euros en liquide. Les voisins arrivent. Ils préviennent la police. Plus tard, Pierre est emmené à l'hôpital par les pompiers. Rien de vraiment grave sur un plan physique. Beaucoup plus sur un plan psychologique. D'autant que huit jours plus tard, il se rend compte de quelque chose : « Je me suis aperçu qu'ils avaient volé le double des clés de mon appartement. Je ne sais pas si ce sont les mêmes qui sont revenus en mon absence mais en tout cas, on m'a volé mon piano, une grande télé, des bijoux, dont ceux de ma femme, morte il y a quelques années ». Suivi par un psychologue depuis l'agression, Pierre, ancien maire adjoint de Vrigny, ancien joueur de football et ancien arbitre, craque à l'aune d'un nouveau méfait : « Il y a une semaine, on a crevé les pneus de ma voiture garée derrière chez moi et volé mes enjoliveurs ». Il répète : « Je n'arrête pas d'avoir peur. Quand j'entends une voiture, le soir, à proximité de chez moi, je me lève et je regarde discrètement à la fenêtre pour voir qui cela peut-être. Tout le monde me conseille de partir d'ici. Je ne sais pas ce que je vais faire. Parfois, je téléphone à la police pour savoir où l'affaire en est mais on ne me dit rien. A-t-on le droit de laisser les citoyens comme cela ? ».


http://www.lunion.presse.fr/article/faits-divers/il-y-a-un-an-chez-lui-pierre-etait-ligote-vole-frappe-avec-le-canon-dune-arme-d

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