vendredi 7 juin 2013

Villiers-le-Bel : la relaxe du policier requise

Après l'émotion et la colère, "le temps de la raison et de la justice est venu", a fait valoir vendredi le procureur Henri Génin. Pour autant, la décision du parquet de requérir la relaxe du policier poursuivi pour la mort de deux jeunes dans un accident de la route en 2007 est difficilement compréhensible pour la partie civile, qui insiste, elle, sur "les fautes" de l'accusé.  
"Dire la vérité à des familles éplorées, ce n'est pas facile", a déclaré le procureur, qui a insisté sur "le comportement routier aberrant" et "la prise de risque des deux jeunes". Selon Henri Génin, "les deux jeunes  jouaient avec leur vie et celle des autres comme à une roulette russe". "La faute pénale d'imprudence se définit en droit mais s'apprécie en conscience", a-t-il conclu, disant ne pas pouvoir requérir la condamnation pénale du prévenu. L'expertise a montré que le policier roulait à 59 km/h juste avant l'accident et à 64 km/h au moment du choc, soit au-delà de la vitesse maximale autorisée en ville.
"A aucun moment, M. Viallet n'aura levé le pied"
Le policier au volant de la voiture entrée en collision avec leur moto, Franck Viallet, est soupçonné d'avoir commis des fautes ayant joué "un rôle direct, déterminant et essentiel dans la production du dommage. Au moment de l'accident, les policiers, en patrouille, se rendaient sur les lieux d'un vol pris en charge par la Brigade anticriminalité. La moto des jeunes n'était pas homologuée pour circuler sur les routes et ses passagers ne portaient pas de casque. Elle circulait à vive allure (66km/h estimés), avec un système de freinage hors d'état, a rappelé l'expert. Les parties civiles ne contestent pas ces fautes, mais estiment que les fautes commises par le prévenu ont été déterminantes dans le choc.
"À aucun moment Monsieur Viallet n'aura levé le pied," a dit Emmanuel Tordjman, avocat des familles des victimes. "Les règles du code de la route s'imposaient à lui avec encore plus de force parce qu'il est un fonctionnaire de police." Jeudi, au premier jour d'audience devant le Tribunal correctionnel de Pontoise, Franck Viallet a déclaré n'avoir rien pu faire pour éviter l'accident. La défense doit plaider ce vendredi après-midi
 

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