mardi 3 décembre 2013

De Saint-Sulpice à Cahuzac-sur-Vère, cinq centres de secours cambriolés

C’est du jamais vu dans le Tarn. Des cambrioleurs s’en sont pris, dans la nuit de dimanche à lundi, à des centres de secours du nord et de l’ouest du département pour dérober du matériel professionnel de désincarcération. Les faits ont été constatés hier matin. À Salvagnac et Rabastens, les intrus ont fait main basse sur deux écarteurs hydrauliques. Desoutils sophistiqués qu’utilisent bien sûr les sapeurs-pompiers lors des accidents les plus graves, quand il s’agit d’extraire au plus vite, et dans les meilleures conditions de sécurité, les victimes coincées des tôles enchevêtrées. S’il a été aussi «visité», le centre de secours de Saint-Sulpice peut aussi se consoler de n’avoir pas perdu son outil de travail : là, c’est un fonds de caisse et quelques vivres qui auraient été volés. À Cahuzac-sur-Vère et Castelnau-de-Montmiral, les deux autres casernes concernées par ce qui ressemble bien à un raid nocturne orchestré par une seule et même «fine équipe», les tentatives d’intrusion auraient échoué. Plus que le mode opératoire, c’est la nature du butin qui inquiète les gendarmes du GELAC (groupe d’enquête de lutte anti-cambriolage) de Gaillac et leurs collègues des communautés de brigades de Cordes-sur-Ciel et Rabastens, qui ont constaté les faits et ouvert une enquête.

«Ils préparent un mauvais coup»

«On est sans doute confrontés à une bande bien organisée qui prépare un mauvais coup. Ils ont dû effectuer des reconnaissances, puis réfléchir au choix du matériel. Maintenant qu’ils ont dérobé ce matériel très spécifique, ils sont près du passage à l’acte», explique le lieutenant-colonel Laurens, officier communication et prévention partenariat au groupement de gendarmerie du Tarn.
On l’aura compris : le vol commis dans les centres de secours du groupement Ouest ne serait qu’une étape dans les préparatifs d’un plus gros coup. Reste évidemment à savoir quand et où ce gang va passer à l’action. Rien ne dit que ce soit dans le Tarn. «Les malfrats ont peut-être repéré un rideau qu’ils veulent soulever et qui doit être suffisamment lourd. Avec ce matériel, ils pensent parvenir à leurs fins», échafaude un enquêteur. Une autre hypothèse inquiétera forcément les directeurs de banques : avec un écarteur hydraulique, on peut attaquer un distributeur automatique. Ces derniers mois, en Aquitaine ou encore dans le département du Rhône on a recensé plusieurs casses de DAB utilisant un mode opératoire très violent : du gaz insufflé à l’intérieur de l’appareil grâce à un tuyau. Pour faire passer le tuyau, on se doute qu’il faut d’abord écarter la fente de lecture de la carte ou du rendu des billets.

«Navrant»

Bien évidemment, toutes les unités de la gendarmerie sont en alerte, dans le Tarn et dans les départements limitrophes. Au service départemental d’incendie et de secours (SDIS 81), on n’a pas souhaité réagir à chaud hier. Le commandant Sébastien Lamadon, qui dirige le groupement territorial Ouest, attend l’inventaire précis de ce qui a été dérobé.
«Ce type de vol est navrant. On déséquipe des centres de secours d’un matériel dédié à la sécurité des personnes. La survie de victimes peut en dépendre», souligne le lieutenant-colonel Laurens. Nul doute que le président du SDIS Michel Benoit et son directeur le colonel Dulaud partagent ce point de vue.

http://www.ladepeche.fr/article/2013/12/03/1765951-cinq-centres-de-secours-cambrioles.html

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