Avis de tempête à l'UMP. François Fillon a beau certifier n'avoir jamais comploté contre Nicolas Sarkozy avec l'actuelle majorité, l'affaire Jouyet-Sarkozy provoque des remous au sein du principal parti d'opposition, déjà miné par les rancoeurs et rivalités entre ténors pour la présidentielle de 2017. Afin de déminer, Fillon aurait téléphoné à Sarkozy dès samedi soir, selon BFMTV. Pas de quoi empêcher certains partisans de l'ancien chef de l'Etat de cibler le député de Paris, qui lui-même crie au «complot».
Sébastien Huygue, député copéiste et soutien de Sarkozy, n'a pas attendu pour parler de sanctions. Si les journalistes du «Monde» -qui assurent que François Fillon a demandé au secrétaire général de l'Elysée Jean-Pierre Jouyet d'accélérer les procédures judiciaires visant Nicolas Sarkozy- disent vrai, l'ancien Premier devra être exclu du parti, selon lui. Il devrait, assure également Huygue sur BFM TV, «quitter la présidence de l'UMP», qu'il codirige de façon provisoire avec Alain Juppé et Jean-Pierre Raffarin.
Guaino cible Jouyet
Surtout, insiste le député du Nord, cela démontrerait que «certains sont prêts à tout contre Nicolas Sarkozy». Sur Twitter, le député des Alpes-Maritimes, Lionnel Luca embraye : «L'affaire Jouyet-Fillon démontre à l'évidence les collusions troubles pour éliminer Nicolas Sarkozy, seul vrai adversaire à gauche... et à droite!»
Très proche de l'ancien chef de l'Etat, Henri Guaino, lui, cible plutôt Jean-Pierre Jouyet, «la seule personne aujourd'hui qui soit acteur de cette affaire». «Je ne peux pas croire que François Fillon ait fait cette démarche», glisse le député des Yvelines sur Europe 1, exprimant sa surprise de voir le secrétaire général de l'Elysée, «pas n'importe qui, un des hommes les plus importants de l'appareil d'Etat, porter de telles accusations contre un ancien Premier ministre».
Car, les journalistes du «Monde» assurent que c'est Jouyet lui-même qui leur a raconté la demande d'intervention de Fillon. Ce proche de François Hollande a aussitôt démenti, mais le quotidien du soir dit disposer d'un... enregistrement de la conversation. Depuis, c'est silence radio du côté de la présidence, comme de Jouyet. Guaino attend de ce dernier «qu'il s'explique». Et prévient : «Si les explications ne sont pas convaincantes, on ne peut pas en rester là.»
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