jeudi 19 mai 2016

Essonne : un homme de 44 ans accusé d’avoir mis un contrat sur la tête de sa femme

Svelte, les cheveux mi-longs et ondulés, Christophe est aujourd’hui en prison. En attendant d’être jugé le 10 août. Une quatrième demande de remise en liberté a été refusée par le tribunal d’Evry ce mercredi. Ce professeur de sport de combat âgé de 44 ans qui vivait dans une belle demeure à Authon-la-Plaine, au sud de l’Essonne, est suspecté d’avoir donné de l’argent à un exécutant pour faire assassiner sa femme.

Les faits remontent à 2015. La femme de Christophe quitte le foyer conjugal. Le couple était marié depuis près de 20 ans et élevait deux adolescents. « Durant des années, il avait fait de sa femme sa chose, elle ne pouvait pas sortir sans le tenir au courant de tout, elle n’avait pas le droit de s’habiller comme elle voulait », relate un témoin.
800 € déjà versés à un exécutantUne pression psychologique constante qui finit par inciter son épouse à le quitter. Ce départ affecte Christophe qui refait pourtant sa vie très rapidement. Au printemps, il annonce à sa femme son intention de divorcer. « Ma cliente a fait toutes les concessions possibles, elle voulait que ça se passe bien », affirme Me Karine Rousselot, l’avocate de la victime. Mais pendant ce temps, alors qu’aucune procédure n’a été officiellement lancée, Christophe est accusé d’avoir fomenté un plan machiavélique. « Un scénario fou », comme il le reconnaît aujourd’hui, affirmant qu’il ne serait pas allé au bout. Et pourtant…
Entre mai et septembre, il parvient, dans son entourage sportif, à trouver quelqu’un qui accepte de tuer sa femme pour près de 5 000 €. Christophe lui verse déjà 800 €. Cet exécutant devait simuler un accident de voiture et tuer la victime à ce moment-là. « C’était très bien préparé, mais tout a été découvert par hasard », glisse une source proche du dossier.
Un agent infiltré baptisé « Teddy »Arrêté dans le cadre d’un dossier qui n’a rien à voir avec ces faits, l’exécutant lâche en fin de garde à vue qu’il est prêt à donner une autre affaire : on l’a mandaté pour tuer quelqu’un. Ce petit délinquant est placé sous surveillance et on lui adjoint un agent infiltré baptisé « Teddy » chargé de relancer le commanditaire. C’est comme ça que les gendarmes de la section de recherche de Paris et les enquêteurs de Palaiseau remontent jusqu’à Christophe. « On est à la limite de la provocation à l’infraction, estime Me François Artuphel, son avocat. Il n’a jamais eu l’intention d’aller jusqu’au bout. »
Il est interpellé en septembre. Christophe, qui présente un casier vierge, admet avoir eu l’idée de tuer sa femme. Celle-ci apprend alors qu’elle était la cible d’un contrat. « Elle est abasourdie, encore profondément affectée et choquée par ce qu’elle a découvert, relate Me Rousselot. Elle est la mère de leurs deux enfants. »
« Peut-être a-t-il voulu se venger du départ de sa femme »Partagée entre son travail de prof de sport et l’éducation de ses deux enfants, elle vit aujourd’hui dans la peur et n’est pas parvenue, après huit mois de détention provisoire de Christophe, à se rassurer. « La situation m’a complètement dépassé, j’ai eu une grosse prise de conscience en prison », reconnaît de son côté le suspect aujourd’hui. Christophe est toujours en couple avec sa nouvelle compagne qui le soutient. Mais il n’a livré aucun élément sur les raisons de ce potentiel assassinat programmé.
« La maison a de la valeur, il ne voulait peut-être pas partager la vente, il jouissait de ce bien seul quand sa femme est partie. Ou bien peut-être a-t-il voulu se venger du départ de sa femme », tente d’expliquer une source proche de l’enquête.
http://www.leparisien.fr/essonne-91

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