dimanche 26 juin 2011

Audrey : "Mon combat pour Samy Naceri"

La compagne de l’acteur, hospitalisé d’urgence en psychiatrie à Nice, raconte "son" Samy et s’insurge contre ses conditions de détention à Grasse
Depuis trois ans, Audrey partage la vie du comédien, Samy Naceri. Depuis trois ans, elle le soutient malgré ses ennuis de santé et ses démêlés judiciaires. Audrey est amoureuse et déterminée. Déterminée à mener un combat contre les détracteurs de son compagnon, actuellement incarcéré à la maison d’arrêt de Grasse pour seize mois.
Jeudi soir, lorsqu’elle apprend, via notre site internet, que Samy Naceri est admis dans un hôpital psychiatrique de Nice, après s’être entaillé la gorge, c’est un sentiment de révolte qui l’envahit.
Elle s’explique, en exclusivité, pour Nice-Matin.

Souffrez-vous des sollicitations des médias?
Je suis restée en retrait pendant plusieurs années. Les faits divers ont accéléré ma médiatisation. Et puis, pour le bien de Samy, je me suis dévoilée. J’ai une influence positive sur lui et l’un de ses rares soutiens psychologiques. Mais je n’occulte pas le fait qu’il ait choisi de devenir « people » avant notre relation et qu’il faut donc en assumer les conséquences même si, parfois, c’est très difficile à vivre.

Toujours heureuse?
Oui, heureuse et amoureuse, je ne le lâcherai pas. Il en vaut la peine.

Vous vous êtes installés, il y a quatre mois, sur la Côte d’Azur. Pourquoi ce changement de vie?
Samy et moi, on avait envie de changer d’air. On en avait marre de la région parisienne et du show-biz. On se sent bien ici. On aimerait y rester car on a des projets. Je suis en train de créer une agence artistique pour mettre en relation producteurs et nouveaux talents. Je sais que c’est quelque chose qui plaît à Samy.

Au point de délaisser sa carrière cinématographique?
Non, Samy aime le cinéma. Aujourd’hui, avec ses ennuis, c’est dur de trouver des assureurs qui le suivent pour des tournages de film. Mais c’est un éternel recommencement. Quand il ira mieux, tout cela sera derrière lui.
Il a quand même tourné 42 films avec des acteurs de grande renommée. Et il a reçu, avec ses camarades d’Indigènes, le prix d’interprétation à Cannes.

Est-il toujours sollicité par les producteurs?
Disons qu’à chaque fois que Samy fait parler de lui, il y a des propositions de scénarios qui arrivent, et pas qu’une. C’est un profil particulier. Vous savez, quand il a été pris pour jouer dans le film Taxi, il était toxicomane, arabe et avec des dents pas jolies. Il s’est fait comme cela, c’est un battant. Samy est populaire, il plaît aux gens. Je crois en lui et en son talent.

Racontez-nous ce qu’il s’est passé, jeudi soir, à la prison de Grasse?
Samy se plaint depuis deux semaines de l’attitude de certains surveillants à son égard. Et jeudi soir, je pense que la goutte d’eau a fait déborder le vase. On lui a ramené 21 paquets de biscuits alors qu’il n’en avait commandé qu’un seul. Une blague de mauvais goût, faite par les surveillants, qu’il n’a pas apprécié. D’autant que depuis son incarcération, les cigarettes qu’il a commandées ne sont jamais arrivées. Il s’est alors entaillé la gorge avec une lame de rasoir en guise de rébellion. Il aurait dit, d’après ce que l’on m’a rapporté, « si vous avez décidé de me tuer, je vais le faire tout seul ».

Une tentative de suicide?
Non, pas du tout. Je pense qu’il a voulu se faire entendre par cet acte de mutilation, parce que les surveillants exercent une pression permanente sur les détenus, aussi bien dans leurs gestes que dans leurs paroles. Je pense qu’il faut que cela cesse. J’ai décidé de mener un combat contre cet abus de pouvoir, parce que j’ai la possibilité de mobiliser les médias. Pas comme de nombreuses familles contraintes de garder le silence par peur de représailles. Il a un traitement lourd et il est diabétique. Il galère souvent pour obtenir ses piqûres d’insuline.

Comment va-t-il depuis?
Je ne l’ai pas eu au téléphone depuis son internement. Je vais le voir aujourd’hui à Sainte-Marie [hôpital psychiatrique de Nice, ndlr], mais apparemment ça va, la blessure n’est pas trop grave. J’en saurais davantage, mais je pense qu’il est au bon endroit. Il ne faut pas oublier qu’il a été greffé du foie il y a seulement cinq mois et qu’il est resté plusieurs jours dans le coma. C’est vrai que cet épisode l’a affaibli psychologiquement.

Pourquoi ce coup de gueule aujourd’hui?
Je trouve cela honteux d’apprendre que mon compagnon soit hospitalisé en lisant un article sur Internet. Je pense qu’au niveau du suivi familial, c’est plus que déplorable. Et puis j’ai la « chance » que Samy Naceri soit acteur. Même s’il n’a pas de traitement de faveur particulier, il a une considération autre. Je n’ose même pas penser comment cela se passe pour les anonymes. Alors, oui, je sais que cela peut paraître anodin lorsque l’on est à l’extérieur de se prendre la tête pour un paquet de gâteau. Mais dans le milieu carcéral, ce sont des éléments de la vie quotidienne qui sont importants pour les détenus.

Cela signifie quoi pour vous?
Je pense clairement que certains gardiens de prison n’ont aucun scrupule à pousser les détenus au suicide. Et c’est un peu l’impression que j’ai quand je vois le traitement que l’on réserve à Samy. Les insultes et les railleries, c’est au quotidien. Oui, il a fauté. Oui, il doit payer. Mais dans des conditions acceptables.

Avez-vous discuté avec la direction pénitentiaire?
Oui, à plusieurs reprises. Le directeur de la maison d’arrêt pense que Samy vit mal sa détention. C’est faux, il sait qu’il doit payer pour ce qu’il a fait, il l’a dit lors de son audience récemment devant le tribunal. Vous savez, il a fait de nombreuses années de détention. Alors, quand on vient me dire que mon compagnon s’est trompé en remplissant un bon pour la cantine, je n’y crois pas une seconde.

http://www.nicematin.com/article/derniere-minute/audrey-mon-combat-pour-samy-naceri

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