mardi 19 juillet 2011

Le frelon asiatique a débarqué dans les Alpes-Maritimes!

Introduit accidentellement dans le Sud-Ouest de la France en 2004, lors d’une importation de poteries chinoises, le frelon asiatique vespa velutina est en passe de coloniser tout le pays. Comme dans une trentaine d’autres départements, sa présence est avérée dans les Alpes-Maritimes depuis septembre 2010. Inquiétant…

Une menace réelle

La sonnette d’alarme fut tirée par Chantal Aimé, apicultrice à Carros, qui a attrapé dans ses ruchers le premier spécimen de cet indésirable, reconnaissable par la couleur orange fluo de sa tête et de ses pattes. Elle l’a transmis au laboratoire de l’Agence française de sécurité sanitaire de Sophia Antipolis, qui l’a formellement identifié. Il n’y a donc plus de place au doute sur la colonisation réelle. Aux portes de Nice, les captures se font maintenant par dizaines !

L’installation de cet envahisseur n’ira pas sans poser de problèmes. Car même s’il semble peu agressif envers l’homme, même s’il est plus petit que notre « bon » vieux frelon européen vespa crabo, le risque de piqûre et de possibles complications médicales (allergie) est réel.

La bête a un dard qui peut atteindre 6 millimètres et une force de percussion plus forte que le frelon local. Pour leurs interventions, les pompiers doivent d’ailleurs porter des tenues renforcées.

Heureusement, cet insecte n’est guère attiré par la lumière. Il ne devrait pas s’inviter de nuit dans les habitations éclairées.

« Comme pour toutes les espèces invasives, son arrivée pose des problèmes écologiques. Il se reproduit facilement et n’a pas de prédateur », explique le docteur Jacques Lamothe, vétérinaire conseil du groupement de défense sanitaire de l’abeille.

Ruches en danger

Pour les apiculteurs, c’est une nouvelle tuile. Déjà qu’ils devaient lutter contre le varroa – un acarien qui suce le sang des abeilles – et contre l’étrange et méconnu « syndrome d’effondrement » qui a décimé, l’an dernier, un tiers des ruches installées dans les Alpes-Maritimes. Maintenant, vespa velutina va croquer par milliers les abeilles.

« Il les guette à l’entrée de la ruche et les attrape au vol », explique Philippe Vallée, apiculteur à Vence. « Il leur coupe la tête avec ses mandibules, les emporte au pied d’un arbre où il enlève les pattes et les ailes, et fait une sorte de boulette qu’il transporte ensuite dans son nid pour nourrir ses larves ». Sympa.

Sachant qu’une dizaine de frelons peut anéantir une ruche, et qu’un seul nid de l’envahisseur compte 2 000 individus, on mesure l’étendue du problème. Mais il mange aussi d’autres insectes (mouches, papillons), et des fruits mûrs (pommes et poires).

Piégeage artisanal

Pour l’heure, des opérations de piégeage sont menées dans le 06. Moins pour éradiquer cette sale bestiole que pour mesurer sa progression territoriale. Car, en voulant attraper le frelon, on risque aussi de capturer des abeilles, ce qui n’est pas le but recherché.

Comme il n’existe pas de produit spécifiquement ciblé contre le vespa velutina, la seule solution efficace consiste à détruire les nids. Et aussi précocement que possible en saison, pour empêcher les reines fécondées d’accomplir leur œuvre de reproduction. L’habitat du frelon peut mesurer jusqu’à un mètre de haut pour 80 centimètres de diamètre.

Pas de chance : il se cache très haut dans le feuillage des arbres, ce qui rend le repérage et la destruction difficiles !

http://www.nicematin.com/article/cote-dazur/le-frelon-asiatique-a-debarque-dans-les-alpes-maritimes

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