mercredi 14 septembre 2011

Neuf parents d'élèves sur dix redoutent toujours le bizutage

"Des années après, à chaque rentrée je me sens mal", "j'ai eu honte mais je n'ai pas osé refuser par peur des représailles", "j'ai peur quand le rentre tard le soir ou tôt le matin. En ne participant pas j'ai peur d'être rejetée par les autres étudiants de la promotion" : des témoignages comme ceux-ci, le Comité national contre le bizutage (CNCB) en recense des dizaines sur son site. Tous dénoncent des pratiques pourtant officiellement abolies.

Depuis treize ans - plus précisément depuis une loi de 1998 défendue par Ségolène Royal, à l'époque où elle était ministre déléguée à l'Enseignement scolaire - le bizutage est un délit. Ceux qui s'en rendent coupables risquent jusqu'à six mois de prison et 7500 euros d'amende. Pourtant, le bizutage se dissimule encore parfois derrière des expressions comme celles de "week-end d'intégration" ou de "soirée de cohésion". Ce mardi, le CNCB rend publique une enquête réalisée en février dernier auprès de 3276 adhérents des deux principales fédérations de parents d'élèves, la FCPE et la Peep, qui montre à la fois les inquiétudes liées à ces pratiques, et la méconnaissance de ce que dit la loi à leur sujet.

"Le bizutage, c'est quelque chose de grave"

Ainsi, à la question, "savez-vous qu'un jeune qui est bizuté encourt les risques suivants", les personnes interrogées répondent à 92,5% oui pour des "traumatismes psychologiques graves" et à 86,5% oui pour "alcoolisation massive, coma éthylique, décès". Pour les parents d'élèves et étudiants ayant participé à cette étude, le bizutage représente pour 78% "une épreuve humiliante", pour 38,8% "une atteinte aux droits de l'homme" mais aussi pour 27,6% "une tradition".

"L'élément le plus important de cette enquête est que dans le ressenti des parents, le bizutage, c'est quelque chose de grave", a commenté la présidente du CNCB, Marie-France Henry. En outre, en cas de bizutage soupçonné, annoncé ou avéré, 85,8% des parents interrogés avertiraient le chef d'établissement et 55,7% porteraient plainte. Enfin, 59,5% seulement des personnes savent que le bizutage est un délit puni par la loi, 8,9% ne le pensent pas et 30,5% répondent "je ne sais pas" à la question

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