jeudi 27 octobre 2011

PSA pourrait supprimer 5000 emplois en Europe

D'emblée, le directeur financier de PSA Peugeot Citroën, Frédéric Saint-Geours, a prévenu mercredi matin lors d'une conférence téléphonique : "Il est tout à fait probable qu'il y ait des impacts sur les effectifs". Le constructeur automobile, qui souffre de difficultés sur le marché européen, a annoncé un plan d'économies supplémentaires pour 2012 de 800 millions d'euros. Lors d'une conférence avec des analystes financiers, un peu plus tard en matinée, le président du directoire du groupe, Philippe Varin, a glissé cette précision : "Cela pourrait concerner 10% des effectifs". Des effectifs ne participant pas à la production de véhicules, a souligné peu après un porte-parole du groupe, ce qui représenterait au total 5000 postes.
Qui serait concerné ?
PSA employait au 30 juin 205.400 salariés dans le monde, dont 100.000 en France. En ce qui concerne les fonctions qui ne sont pas liées à la production, PSA emploie en Europe 50.000 personnes, 42.000 relevant des effectifs en propre du groupe, tandis que 8000 supplémentaires viennent de sociétés externes. Sur les effectifs en propre du groupe, "ça ne dépassera pas 2500" suppressions, a ajouté le porte-parole. Des syndicats redoutent pour leur part que 800 postes d'intérimaires soient concernés en France. Les marchés, pour leur part, approuvent la perspective de ce plan, puisque l'action PSA est à la hausse. Les 800 millions d'économies supplémentaires évoqués, qui viendront s'ajouter au plan sur trois ans que le groupe a lancé en 2009 et qui doit lui permettre d'économiser 3,7 milliards d'euros en tout, seront tirés pour 400 millions sur les achats et pour 400 millions sur les frais fixes.
Le ministre de l'Industrie, Eric Besson, a fait savoir après cette annonce qu'il allait "s'entretenir" avec Philippe Varin. "L'annonce de ce plan est quelque chose de scandaleux, alors que la situation financière de l'entreprise est bonne. Il n'y a pas de raison d'aller vers des suppressions d'emploi", a réagi pour sa part Bruno Lemerle, délégué CGT au comité de groupe européen de PSA. "Les conditions de travail sont déjà assez surchargées comme ça, on n'a pas besoin d'une réduction des effectifs", a-t-il souligné.
Les effets de la guerre des prix
Le premier constructeur automobile français et deuxième européen a par ailleurs revu en baisse ses prévisions annuelles après avoir souffert au troisième trimestre. Le chiffre d'affaires de sa division automobile, la plus importante, a reculé de 1,6% à 9,3 milliards d'euros en raison de "l'intensification de la guerre des prix" en France et de la perte d'un volume de production de 45.000 véhicules en septembre du fait de difficultés d'approvisionnement en vis de la part de son fournisseur Agrati. Le chiffre d'affaires total sur le trimestre a progressé de 3,5% à 13,45 milliards.
Le groupe table à présent sur un résultat opérationnel courant pour sa branche automobile "proche de l'équilibre, alors qu'avant nous l'estimions nettement positif", a annoncé Frédéric Saint-Geours. Le flux de trésorerie courant, qui était attendu "proche de l'équilibre", "nous disons aujourd'hui qu'il sera négatif", a-t-il encore déclaré. Il table sur une stabilisation du marché automobile européen, une croissance de 7% du marché chinois, d'environ 6% pour l'Amérique latine et de 30% en Russie.

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