lundi 7 novembre 2011

Affaire Bissonnet : retour aux assises

Un riche retraité accusé d'avoir commandité le meurtre de sa femme, un jardinier poursuivi pour avoir tiré et un vicomte accusé d'avoir caché l'arme du crime. Les trois protagonistes de l'affaire Bissonnet se retrouvent lundi en appel devant les assises de l'Aude. Après deux procès devant les assises de l'Hérault - le premier interrompu à cause d'un des nombreux coups d'éclat de cette affaire, le second débouchant sur 30 ans de réclusion criminelle pour Jean-Michel Bissonnet -, un jury populaire va juger à Carcassonne les trois accusés, en essayant de faire abstraction pendant trois semaines de la personnalité imprévisible de l'ancien homme d'affaires.
Les premiers procès, en octobre 2010 et en janvier 2011, ont été marqués par les rebondissements dus à un personnage oscillant entre les invectives et les sanglots, mais niant toujours être l'instigateur du meurtre de son épouse Bernadette. Cette fois, celui qui avait fini par devenir "le pire des avocats généraux contre lui-même" revient changé, assure l'un de ses nouveaux avocats, Me Edouard Martial. Il saura faire preuve de "calme" pour se défendre pied à pied "avec les armes de l'intelligence et de la réflexion, pas simplement celles de la rébellion".
Trio improbable
Le meurtre met aux prises un trio improbable: un fils de commerçants pieds-noirs de 63 ans parvenu au faîte de la réussite grâce à des investissements fructueux dans l'immobilier de bureaux; Méziane Belkacem, 52 ans, jardinier et laveur de vitres occasionnel, analphabète, fils de harki décrit par son avocate comme étant sous l'emprise de son employeur; enfin
Amaury d'Harcourt, 86 ans, descendant d'une grande famille de la noblesse française, aventurier fantasque et ami de Jean-Michel Bissonnet. Le soir de ce 11 mars 2008, Jean-Michel Bissonnet revient du Rotary Club et découvre dans sa propriété cossue de Castelnau-le-Lez (Hérault) le corps sans vie de son épouse de 57 ans. Très vite, Méziane Belkacem avoue: il a tiré les deux coups de fusil mortels, dit-il, pour le compte de Jean-Michel Bissonnet qui lui a promis 30.000 euros.
Le vicomte d'Harcourt corrobore ces accusations. Il explique que l'ancien homme d'affaires évoquait un tel projet depuis des années et dit avoir fait disparaître l'arme par amitié pour Jean-Michel Bissonnet. Sur ses indications, les enquêteurs retrouvent l'arme dans la rivière Lez. Méziane Belkacem a été condamné par les assises de l'Hérault à 20 ans de réclusion pour assassinat, Amaury d'Harcourt, à huit ans de prison pour complicité.

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