vendredi 16 décembre 2011

Affaire Guiglion: Deiss jugé coupable d'enlèvement et de séquestration

Acquitté en première instance, il écope, cette fois-ci, de cinq ans de prison avec sursis L’organisateur du rapt, Camel Ben Taieb, se voit infliger dix-huit ans de réclusion

Vingt heures vingt jeudi à Aix. Au terme d'un délibéré marathon d'une durée de neuf heures, la cour d'assises d'appel des Bouches-du-Rhône rend son verdict dans une ambiance tendue et sous haute protection policière, avec près de vingt fonctionnaires mobilisés. L'organisateur du rapt à Nice des époux Guiglion, Camel Ben Taieb, écope de 18 ans de réclusion. Soit la même peine que celle prononcée onze mois plus tôt à Nice. Avec cependant une différence notable : cette fois-ci, l'ancien chef d'entreprise de Peymeinade est reconnu coupable d'agression sexuelle sur Catherine Guiglion. « Je m'en fous », lance-t-il avec rage aux jurés. « Je vous maudis tous. Que le malheur vous frappe tous. C'est cela la justice ? »

Acquitté à Nice, l'agent immobilier Jean-François Deiss est reconnu coupable de «complicité d'enlèvement et de séquestration par fourniture de moyens » (en clair d'avoir financé le rapt du Pdg de l'entreprise Sud-Est Assainissement et de son épouse). Ce fils de chirurgien et petit-fils de magistrat, qui clame son innocence, secoue la tête en signe d'incompréhension. Il échappe pourtant au pire. Condamné à cinq ans de prison avec sursis, il n'ira pas en prison. « Lamentable, lamentable », répète-t-il, le visage marqué par la colère, en quittant précipitamment la salle d'audience. « Cette peine n'a pas de sens. Elle a été prononcée pour faire plaisir aux parties civiles, pour apaiser leur rancœur »,plaide son conseil, Me Sophie Jonquet.

Peines allégées pour les « seconds rôles »

Les avocats de Camel Ben Taieb sont tout aussi remontés. « La sanction est démesurée », déplore Me Bernard Ginez. « La vengeance a pris le pas sur l'esprit de justice », ajoute Me Luc Febbraro. « Je ne comprends pas sur quels éléments s'est fondée la cour pour retenir l'agression sexuelle. Mon client va sans doute former un pourvoi en cassation ».

À l'inverse, d'autres avocats de la défense ont le sourire. Avec neuf ans de prison, José Arcas gagne deux ans par rapport au verdict niçois. « C'est exactement ce que j'avais sollicité auprès du jury », se réjouit Me Julien Pinelli. Condamné en première instance à douze ans de prison, Régis Denis se voit infliger dix ans. Nicolas Vosgien (4 ans) et Jérémy Oddo (28 mois) bénéficient, eux aussi, d'une moindre sanction.

La cour d'assises d'appel des Bouches-du-Rhône se démarque donc de son homologue des Alpes-Maritimes, en allégeant les peines des « seconds rôles » et en condamnant le notable du dossier qui avait bénéficié d'un non-lieu annulé par la Cour de cassation avant d'être blanchi à Nice.

Deux victimes satisfaites et soulagées

Dignes tout au long du procès, les époux Guiglion peinent à trouver leurs mots et sortiront ultérieurement de la salle d'audience sous escorte policière, afin d'échapper aux micros et caméras.

« Les implications de chacun sont reconnues et c'est une grande satisfaction »,précise Bernard Guiglion, très affecté quelques heures plus tôt par une plaidoirie de la défense dénonçant « un copinage entre son épouse, à l'époque déléguée du procureur, et les magistrats en charge de l'affaire ».

« Cette fois-ci, poursuit Catherine Guiglion, ma parole a été admise comme vraie ». Et Jean-François Deiss ? « Je ne tenais pas spécialement à son incarcération. L'important était que sa culpabilité soit reconnue ».
http://www.nicematin.com/article/faits-divers/affaire-guiglion-deiss-juge-coupable-denlevement-et-de-sequestration.715431.html
Sont-ils soulagés ? « Oui, que tout cela soit fini... »

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