samedi 10 décembre 2011

Aubry s'en prend à "l'ego" de Montebourg

Les soupçons de corruption dans le Pas-de-Calais n'ont pas manqué de peser dès samedi matin sur la Convention nationale du PS, réunie à la Défense pour ratifier ses candidatures aux législatives. Sans le nommer, Martine Aubry s'est attaquée violemment à Arnaud Montebourg, celui par qui ce nouveau scandale est arrivé. "Nous avons tout pour gagner en juin, tout, sauf l'ego de quelques-uns qui ne sont jamais en retard pour faire parler d'eux avec une petite phrase contre d'autres camarades ou une position différente de celle du parti", a déclaré la première secrétaire du PS lors d'une conférence de presse, avant l'ouverture de la Convention. "Mon rôle c'est de faire respecter non seulement les positions du parti mais celle de notre candidat et de ne plus accepter aucun ego", a-t-elle ajouté, lançant : "je comprends que Jack Lang soit insupporté par les propos d'un de ceux dont l'ego a besoin de se démontrer".
Pour la patronne du PS, "jeter l'opprobre sur l'ensemble d'une fédération c'est inacceptable, il y a d'autres combats à mener. Pour l'instant une seule personne est mise en cause", a-t-elle souligné à propos du maire de Liévin, Jean-Pierre Kucheida, mis en cause par le député de Saône-et-Loire et visé par une enquête préliminaire pour des faits de financement occulte. La circonscription du Pas-de-Calais où il est candidat a été "gelée", a-t-elle rappelé, indiquant que pour le reste elle respectait "la présomption d'innocence" et que Jean-Pierre Kucheida "n'était pas mis à l'écart du PS". Martine Aubry a tout de même souligné que le député sortant avait "reconnu lui-même" certains faits.
Les points noirs
Après le cas du Pas-de-Calais, un autre gros nuage menace la Convention, qui doit valider les investitures dans quelque 430 circonscriptions (sur 577 sièges au total) et dont une grosse centaine est réservées aux partenaires de la majorité (une soixantaine pour EELV, 35 pour le PRG, une dizaine pour d'autres partenaires). Ce nuage, c'est tout simplement l'accord avec EELV. Nombre de "hollandais" affirment en effet avoir fait les frais au profit des "aubrystes". Selon un membre de la direction, "ça devrait cogner" surtout sur Paris, où le maire Bertrand Delanoë ne décolère pas contre "le parachutage" de Cécile Duflot dans la 5e circonscription, et sur Lyon où Gérard Collomb s'insurge contre la candidature de Philippe Meirieu (EELV). Au total, une dizaine de cas litigieux demeurent.

Quelques autres points noirs ponctuels subsistent aussi. A La Rochelle, l'investiture de Ségolène Royal dans la 1e circonscription, au titre de la parité, a fait des vagues. Le patron de la fédération de Charente-Maritime, Olivier Falorni, a annoncé qu'un candidat de gauche se présenterait contre l'ex-candidate à l'Elysée qui vise la présidence de l'Assemblée en cas d'alternance. Dans la 9e des Français de l'étranger (Afrique de l'Ouest, Maghreb), la candidature de Pouria Amirshahi, aux dépens de Faouzi Lamdaoui, un proche de
François Hollande, sans vote des militants a provoqué la colère de plusieurs sections. Dans la 10e circonscription de l'Essonne, le député sortant Julien Dray et Malek Boutih s'affrontent. L'investiture a été gelée. Dans le Val-d'Oise, la candidature du maire d'Argenteuil Philippe Doucet est contestée, des militants ont annoncé qu'il manifesteraient samedi devant le Cnit.
Selon la direction du PS, les objectifs de parité sont atteints, avec près de 50% de candidates femmes. De 49 sièges à l'Assemblée elles pourraient en occuper entre 80 à 90 à l'issue du scrutin. Pour la diversité, "on n'en est pas là", concède le PS. Au total, il devrait y avoir 25-26 candidats issus de l'immigration ou de l'outre-mer, dont six ont été directement investis par le BN. L'objectif est qu'ils obtiennent au moins une dizaine de sièges.

Aucun commentaire: