mercredi 25 janvier 2012

"Je n'ai pas tiré, je suis non-coupable"

Première journée, hier, du procès de Kakim Azrague, 27 ans, accusé de tentative d'assassinat. Premiers témoignages et premières contradictions. L'accusé conteste toujours être l'auteur des coups de feu.
Il est assis au premier rang. Rémil Abdelkader, qui a reçu deux balles dans le bras et la jambe gauche, ce terrible dimanche 22 novembre 2009 dans le quartier d'Aillot à Castres, a toujours maintenu ses déclarations. C'est bien son voisin, Hakim Azrague, 27 ans, qui lui a tiré dessus à coup de revolver ou de pistolet. Plusieurs coups même. « Lorsqu'il m'a touché, je suis parti en courant, j'ai zigzagué et j'entendais d'autres balles siffler autour de moi. J'ai sauté dans la rivière et je me suis calé sur la rive pour me cacher. Il n'était plus là. J'ai essayé de remonter en attendant les secours », confie-t-il pendant une suspension d'audience. Ses deux enfants, son neveu et un petit voisin ont assisté à la scène, cachés derrière des laurines.

L'arme n'a pas été retrouvée

En face de lui, Karim, sweat-shirt à rayures et coupe incorporation, ne bronche pas. « ça fait 2 ans que je suis en prison pour quelque chose que je n'ai pas commis . Je suis non coupable » lance-t-il à la présidente, Corinne Chassagne. Il explique qu'il l'a poursuivi avec un couteau suisse et qu'une autre personne se trouvait dans les parages. L'arme n'a pas été retrouvée, ni les douilles des balles. Même les détecteurs de métaux de l'armée n'ont rien donné.
« Il y avait un attroupement d'une centaine de personnes, elles ont piétiné les lieux. On pourrait penser que certaines ont cru utile d'emporter certaines pièces à terre », se demande la présidente venue à la rescousse du brigadier de police. « Ni balles, ni arme, ni clé à boulons. Avez-vous bien cherché ? », lui demandait Me Kamel Benamghar, un des deux défenseurs avec Me Jean-Philippe Lagrange. Les policiers n'ont pas, non plus, retrouvé de traces de poudre sur les vêtements de Karim, qui s'est présenté le lendemain des faits. Mais certains témoins disent qu'il ne portait pas les mêmes habits le dimanche.
Karim est décrit, par la psychologue comme quelqu'un de timide, de calme. Même si ses trois condamnations pour violence sur son casier tendraient à prouver le contraire. Hier, au cours des premiers débats (le procès se poursuit jusqu'à vendredi), l'influence du père de Karim a commencé à poindre. Un père et une famille qu'il ne voudrait décevoir à aucun prix. Jusqu'à masquer une vérité enfouie sous des non-dits dans les deux familles qui se connaissent depuis plus de 20 ans ? Les prochains témoins lèveront, peut-être, une partie du voile.
http://www.ladepeche.fr/article/2012/01/25/1269220-je-n-ai-pas-tire-je-suis-non-coupable.html

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