lundi 30 janvier 2012

Le médecin roumain rentre dans son pays faute de patients

Arrivée de Roumanie pour suppléer un manque de médecin à Salviac, le docteur Octavania Postolache est rentrée vendredi dans son pays, faute de patients. Dans la commune, l'émotion est vive.
À Salviac, beaucoup le disent. Le départ du docteur Octaviana Postolache, arrivée pour renforcer l'offre sanitaire du canton, passe mal. Elle a refermé, jeudi, la porte de son cabinet et a quitté la commune le lendemain.
Il faut dire que son installation, il y a à peine cinq mois, avait été obtenue grâce à la volonté farouche de la municipalité. Début 2011, le départ pour l'institut Camille-Miret de Leyme, du docteur Pascal Bricmont, installé depuis 20 ans à Salviac, provoque un manque. Il ne reste alors qu'un seul médecin, le docteur Jacques Mazières. La commune prend le problème à bras-le-corps, face à la demande de la clientèle du docteur Bricmont et celle du docteur Mazières, qui s'avoue débordé.
Les praticiens des cantons de Salviac et Cazals expriment leurs incertitudes quant à leur capacité à faire face au surcroît de travail, induit par le départ du Dr Bricmont. La commune de Salviac, plus 1 200 habitants, décide de s'attacher les services de l'agence Revitalis, spécialisée dans la recherche de candidats médecins en milieu rural. Les candidatures s'avèrent inexistantes au niveau national. La recherche s'oriente vers l'étranger, en l'occurrence les pays de l'Est.
Il faudra attendre 8 mois avant la venue du docteur Octaviana Postolache, médecin roumaine. Elle arrive dans la commune, avec son époux Constentin, le 25 août 2011. Mais faute de patients (de 2 à 6 consultations par jour), elle vient de décider de retourner vendredi en Roumanie. Un départ qu'elle n'a pas souhaité commenter. Pas plus que le Dr Jacques Mazières.

Investissement moral, humain et financier

Alain Faucon, 1er adjoint qui avait travaillé sur le dossier, est aujourd'hui désolé. « J'étais à la manœuvre. Ce départ est une déception face à l'investissement moral et humain », déclare-t-il. Et financier. Car dans la corbeille du futur médecin étranger, la commune n'avait pas lésiné, prenant à sa charge la fourniture hors charges d'un appartement partiellement meublé, et la location de son cabinet au docteur Bricmont.
« C'était un médecin très compétent, avec plus de 20 ans de pratique, qui parlait parfaitement le français. Elle a récupéré les malades en désérance qui n'avaient pas de médecin traitant. Il n'y a pas eu le retour que nous attendions », regrette Alain Faucon.
« Avec cette histoire de médecin référent, les gens ont cherché d'autres médecins dans le canton. Après, ils n'osaient plus refaire le dossier », observe le maire Jean-Pierre Cabanel.
« Il ne reste plus qu'un médecin dans le village, ça a des retombées sur la pharmacie, souligne Lore Moreau, pharmacienne à Salviac. À son arrivée, le Dr Postolache n'a pas eu énormément de consultations. À l'automne, la météo étant clémente, il n'y a pas eu les pathologies habituelles. Elle a eu des passages difficiles au départ, pas autant de consultations qu'elle le voulait. ça faisait plus de 8 mois qu'il manquait un médecin ; il aurait fallu un peu plus de temps. »
http://www.ladepeche.fr/article/2012/01/30/1273138-cahors-salviac-privee-d-un-medecin.html

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