mardi 21 février 2012

Saccage du cimetière / Tristesse et colère chez les familles touchées

Au lendemain du saccage d'une partie du cimetière communal, la stupeur est intacte chez les Thiérachiens concernés.

LES flocons qui tombent sur le cimetière de Boué ce dimanche après-midi couvrent à peine le bruissement des pas dans l'allée sur les débris de verre et de marbre piétinés.
Près de l'entrée, sur la droite, un homme essaie de mettre un peu d'ordre au pied de la tombe de l'un de ses proches. En vain. La tâche est trop longue. Et trop douloureuse.
« C'est désolant, pour les défunts et leurs familles. Et quand on a la chance d'avoir un parent dont la tombe n'a pas été touchée, on compatit. »
Cette habitante de Landrecies, dans le Nord, a appris la nouvelle ce dimanche matin, par voie de presse. « Je suis venue voir. Ni la tombe de mon père, ni celle de sa sœur n'ont été touchées. » Pourtant, elle n'est ni soulagée, ni apaisée. Devant l'ampleur du saccage, elle s'exclame : « Comment peut-on en arriver là ? Et pourquoi ? dans quel monde vivons-nous ? »
Octave est du monde des vivants. En deux jours, il est venu deux fois au cimetière de Boué. Samedi, il a attendu jusque 15 heures avec son épouse pour voir ce qu'étaient devenues les tombes de ses beaux-parents et de ses beaux-frères. Les deux ont été touchées. Tout autour, les plaques de souvenirs gisent encore à même le sol. Les vases de fleurs sont renversés. « Vous savez, un cimetière, c'est le dernier lieu auquel on peut toucher. On voit les personnes disparaître, on a de la peine. Tout ce que l'on peut leur offrir, c'est du repos et quelques souvenirs. Ces gens-là ont sali tout cela. Et ce qu'ils ont fait, c'est le pire des crimes et des délits. »


Des vols réguliers
Chez tous ces Thiérachiens, la stupeur et la colère se mêlent. Les regrets aussi. Certains déplorent que le cimetière n'ait pas été mieux gardé. « Honnêtement, j'ai du mal à comprendre, continue l'habitante de Landrecies. Au mois d'avril, j'enterrais mon père. Une semaine plus tard, le bouquet de fleurs de velours ainsi que le coussin de tombe disparaissaient. J'ai écrit à la mairie pour le signaler. Je n'ai jamais eu de réponse. »
Un Bouésien ajoute : « Des vols de fleurs, il y en a toujours eu, ici. » Des vols seulement. Thierry Thomas, maire de la commune et conseiller général, le dit lui-même : « Oui, c'est arrivé qu'il y ait des vols. Mais jamais, il n'y avait eu de saccage ! »
Samedi, l'homme encourageait les familles à venir déposer plaintes pour dégradations. Hier, selon la compagnie de Vervins, seules quelques personnes avaient fait le déplacement jusque-là gendarmerie du Nouvion, restée ouverte pour l'occasion. Elle le sera aujourd'hui aussi, le matin comme l'après-midi.

http://www.lunion.presse.fr/article/aisne/saccage-du-cimetiere-tristesse-et-colere-chez-les-familles-touchees

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