vendredi 17 février 2012

Trafic : des "olives" de cannabis pour l'apéro

Il y a quelques mois, certains employaient dans un trafic de drogue le terme de « café ». Hier, le mot de code semblait définitivement être « apéro ». Et pour le déguster, quoi de mieux que des olives… de cannabis ?
Huit hommes et une femme étaient prévenus, dans le cadre d'un trafic de drogue repéré à l'origine par des gendarmes de L'Isle-Jourdain. En haut de la pile, Alain, un Toulousain condamné par le passé pour vol, conduite sous l'emprise de l'alcool et trafic de drogue en Espagne. Pour se procurer du cannabis, il s'est rendu huit fois au Maroc entre le 1er juin et le 30 octobre 2010. Sa technique : ingérer les olives (le nom correspond à la forme du conditionnement) de cannabis pour les expulser de manière naturelle à son retour en France. Lorsque les gendarmes l'interpellent au retour de son dernier voyage, ils retrouvent dans son système digestif 122 olives, et quatre de plus durant la garde à vue. En tout, c'est près de 4 500 € par mois qu'Alain a gagné durant ce trafic. Une période durant laquelle il était également bénéficiaire du RSA.
Egalement inculpée, son épouse est accusée de « recel » pour avoir voyagé, notamment 15 jours aux Antilles, et reçu de l'argent ou des bijoux grâce à ce trafic.
À quelques pas de là, David écoute attentivement ses codétenus. Premier à se présenter à la barre, il a nié en bloc les faits reprochés. « ça fait vraiment beaucoup de personnes, de photos, d'écoutes téléphoniques qui vous accusent », appuie Madame la présidente tandis qu'il continue à nier vigoureusement. Intervention de son avocat, Me Blaize, qui demande une suspension pour lui parler. L'audience reprise, David revient « à de meilleures dispositions » selon les mots employés plus tard par Madame le procureur. Il avoue tout, reconnaît tout, bien moins loquace cependant qu'au départ. La cocaïne entre en scène par le biais de deux autres prévenus, un troisième est rattaché au procès grâce à un client commun. Un autre encore est passible de dix ans d'emprisonnement pour un crime : avoir produit de la drogue, en l'espèce des plants de cannabis.
« Nous faisons souvent de la narcothérapie au tribunal », assume Madame le procureur avec un sourire bref. Elle rappellera les méfaits souvent méconnus du cannabis et le danger qu'il représente aujourd'hui pour les mineurs ; avant de requérir de 6 ans d'emprisonnement à 5 mois de prison avec sursis.
http://www.ladepeche.fr/article/2012/02/17/1286431-trafic-des-olives-de-cannabis-pour-l-apero.html

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