vendredi 16 mars 2012

Frédérique Niay rattrapée par la justice

Revenue en France l'été dernier, Frédérique Niay risque de repartir en Espagne, où elle a été condamnée pour trafic de drogue.

«JE n'ai aucun intérêt à me rendre sur place, et que ce soit clair, je ne le ferai pas. » En août dernier, la Laonnoise Frédérique Niay s'exprimait en ces mots dans nos colonnes, en évoquant son procès en Espagne. Malgré son absence lors de l'audience, les juges ibériques l'ont condamnée. Et récemment, la justice l'a rattrapée.
D'après nos sources, des fonctionnaires de la police judiciaire sont venus frapper à la porte de son domicile laonnois, il y a quinze jours. La mère de famille, âgée de 44 ans, a juste eu le temps de téléphoner au père de son fils pour qu'il vienne le récupérer. Contacté, ce dernier n'a pas souhaité réagir.
Son ancienne compagne a été, pour sa part, conduite au quartier femmes de la maison d'arrêt d'Amiens. Elle pourrait être extradée vers l'Espagne, pays où elle a été condamnée à plusieurs années de prison ferme pour trafic de drogue. Dans ce cas, elle pourrait être jugée de nouveau par un tribunal espagnol.
Cette issue pour la Laonnoise intervient près d'un an après le début de son cauchemar. L'année dernière, Frédérique Niay a affirmé avoir fait confiance à son petit ami Faouzi, âgé de 28 ans, qu'elle avait rencontré à Laon. Ce dernier lui a proposé un voyage au Maroc, dont il est originaire. Le séjour était censé être une virée en amoureux. Le rêve a pris fin le jour du retour, prévu en France le 26 mars 2011. Le cousin de Faouzi, un Français d'une vingtaine d'années, reconduisait alors l'Axonaise vers l'Hexagone en voiture.
Au passage à la douane, entre le Maroc et l'Espagne, les fonctionnaires découvrent que le véhicule est bien lourd : 62 kg de cannabis sont alors découverts. La Laonnoise a beau clamer son innocence, elle est emprisonnée à la maison d'arrêt de Melilla, enclave espagnole située sur le territoire du Royaume.
Environ deux mois plus tard, le cousin en question aurait indiqué aux juges que la Française était innocente. La justice espagnole a alors annoncé que la Laonnoise est libérable sous caution. Ses proches organisent des soirées et des collectes diverses pour financer son retour. En quinze jours, 2 700 euros sont récoltés sur les 9 500 euros nécessaires à la libération de Frédérique. Mi-juillet, un mystérieux donateur laonnois se propose de payer la différence. Quinze jours plus tard, la quadragénaire retrouve le sol français.
« Tout le monde lui avait dit : « Revenez pour votre procès ! » », commente une source espagnole. L'avertissement, Frédérique Niay l'a reçu, entre autres, des autorités consulaires, avant de prendre l'avion pour la France après ses quatre mois de détention. Les soutiens de Frédérique Niay avaient même réservé le billet d'avion pour qu'elle retourne en terre espagnole, en septembre, pour une audience.
Aujourd'hui, la plupart de ceux qui ont plaidé sa cause déchantent. « Son comportement après son retour a beaucoup déçu », commente un proche, sans en dire plus. En résumé, la Laonnoise ne bénéficiera plus du soutien qu'elle a reçu jusqu'à maintenant.
Le risque de retourner en prison a vraisemblablement poussé Frédérique Niay à rester sur le territoire français. « Les juges ont dû avoir l'impression qu'elle se moquait d'eux. Du coup, ils ont été beaucoup plus sévères. » D'après nos informations, les magistrats espagnols l'ont condamnée à une peine de cinq ans de prison ferme. Son « complice » a écopé, quant à lui, d'une peine de trois ans et demi.
Quant à son petit ami, Faouzi, il a toujours nié être au courant pour la voiture remplie de drogue. Recherché pour purger une condamnation à une peine de prison par le tribunal correctionnel de Laon, il a été arrêté en région parisienne, il y a un peu plus de six mois.
http://www.lunion.presse.fr/article/aisne/frederique-niay-rattrapee-par-la-justice

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