mercredi 23 mai 2012

Choquées, les caissières racontent leur nuit d'angoisse

Depuis hier et jusqu'à demain, Laurent Allemann et Alexis Pernet, deux jeunes Marnais, comparaissent devant la cour d'assises de la Marne pour répondre du double braquage commis au Lidl de Montmirail les 20 et 23 février 2009.

ILS avaient le code du coffre : 1 234. Ils avaient les plans du Lidl. Leur complice, une ancienne caissière du magasin, contrainte sous la menace - c'est du moins ce qu'elle affirme - par son petit ami, Laurent Allemann, de lui fournir un maximum d'informations sur le magasin, avait néanmoins omis de leur dire que le coffre ne s'ouvrait pas après 20 heures… Ce 20 février 2009, ils sont donc repartis bredouilles. La tentative a tourné court.
Ils vont donc revenir trois jours plus tard. Le code n'avait pas changé. La sécurité n'avait pas été renforcée… Ni vigile, ni caméra. Seulement deux jeunes femmes pour fermer le magasin.
Ce 23 février 2009, Isabelle (*), 23 ans, caissière, avait cru les reconnaître dans le fond du magasin. « Il y avait un grand mince et un plus petit avec de gros sourcils. Ils ressemblaient à la description faite par ma collègue ». Isabelle a aussitôt alerté les gendarmes…
À peine de retour dans le magasin, deux hommes encagoulés les ont braquées, elle et sa collègue, les ont sommées de les conduire au coffre.
« On a obéi, on les a conduits au coffre. Le plus petit a demandé de mettre l'argent dans un sac plastique. Le sac a craqué. Je lui ai dit de prendre une poubelle blanche… Ils ne voulaient que le liquide. Ça faisait environ 3 000 euros. »

Ils braquent une caissière enceinte

Avec un sang-froid impressionnant pour une jeune femme de son âge, Isabelle va gérer la situation au mieux. Lorsque les gendarmes vont frapper à la porte du magasin, elle va faire croire aux cambrioleurs qu'il s'agit de livreurs.
« Ils étaient nerveux, mais déterminés. Je ne voulais pas les stresser. Je voulais que ça se passe au mieux. Je savais que les gendarmes allaient arriver. »
Les gendarmes vont alors pénétrer dans le bureau et sommer les deux braqueurs de se rendre. L'un d'eux, « le plus petit », avait fait mettre à genoux l'autre employée, Sophie (*), 24 ans, enceinte de deux mois. Il lui avait mis le pistolet sur la tempe. « J'avais peur. Il m'avait mis l'arme sur la tempe. Je leur ai dit que j'étais enceinte, de me relâcher, que je n'avais rien fait… ».
Hier, deux ans après les faits, Sophie n'a pu faire face aux deux braqueurs. Visiblement encore éprouvée, elle a livré avec ses mots cette terrible soirée qu'elle aurait aimé oublier. « J'avais la tête baissée, je tremblais… » Après une courte scène qui va lui sembler des heures, Sophie sera finalement relâchée et les malfaiteurs maîtrisés.
Les cagoules levées, les gendarmes vont identifier deux Marnais : Laurent Allemann, 24 ans, déjà cinq mentions au casier, et Alexis Pernet, 23 ans.
Hier, alors que s'ouvrait leur procès aux assises, tous deux ont reconnu les faits.

« Je regrette »

Face aux caissières, Alexis Pernet, « le plus grand », s'est platement excusé. « Je regrette, je n'avais pas la notion de ce que ça pouvait entraîner… Je ne m'attendais pas du tout à ça… C'était pas dans le but de faire mal. Pour nous, le but c'était de repartir avec l'argent. »
Renfermé dans sa coquille, Laurent Allemann, « le plus petit », a refusé de s'expliquer plus avant « pour le moment ». Sur son passé, il s'est également montré peu loquace évoquant un père inconnu, une mère absente, des maltraitances, la privation de nourriture, la violence, la drogue à 13 ans, l'alcool à 23 ans, une scolarité chaotique…
Des réponses fermées, des bribes de mots… Il a juste confirmé qu'il avait mis la pression à sa petite amie pour qu'elle lui donne le code du coffre.
Après l'audition des témoins de personnalité hier soir, le procès reprendra ce matin à 9 heures avec les experts (psychologue et psychiatre) et des enquêteurs.
http://www.lunion.presse.fr/article/marne/choquees-les-caissieres-racontent-leur-nuit-dangoisse

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