samedi 2 juin 2012

Un CRS sanctionné

Laurent Cuenca, un policier de la CRS 24 de Bon-Encontre, écope de six mois disciplinaires pour manquement au droit de réserve. Il avait créé Police Victimes, une association. Hier, il a débuté une grève de la faim.
En étant éjecté de la liste des candidats de Debout la République pour le Lot-et-Garonne, Laurent Cuenca avait aussitôt fait le lien entre cette candidature tuée dans l'œuf et ses relations avec la hiérarchie de la police nationale.
Difficiles, ces relations. Pour avoir créé l'association Police Victimes ici en Lot-et-Garonne et peut-être oser dire tout haut ce que peu évoquent même à voix basse dans cette institution de la République, il vient d'écoper d'une sanction disciplinaire le 30 mai : 6 mois de suspension dont 4 avec sursis, 4 mois dont un ferme pour un autre policier, ex-vice-président de l'association qui n'existe plus.
Cette sanction peut s'accompagner d'une inscription au dossier des deux policiers. Violation du devoir de réserve et déloyauté envers ladite institution sont les deux griefs retenus. La convocation au conseil de discipline a été postée bien avant le second tour de la présidentielle, à l'époque où le locataire de la place Beauvau, le siège du ministère de l'Intérieur, s'appelait Claude Guéant et non Manuel Walls, son successeur. Il lui revient d'aller dans le même sens, ou de modifier cette sanction.

Faire équitablement la part des

C'est cet argument que les soutiens de Cuenca ont mis en avant pour demander au nouveau ministre de l'Intérieur d'au moins reporter le passage en conseil de discipline. En vain. Une association, SOS fonctionnaire-victime, soutient Laurent Cuenca. Sa présidente ; Annie Jouan : « Nous avions demandé le report du conseil de discipline car c'est un dossier entièrement à charge qui a été monté contre lui. Il était jusqu'alors bien noté, ses qualités professionnelles étaient reconnues et appréciées. Cela disparaît, comme les lettres de félicitations, les distinctions, les formations qu'il a suivies, les acquis engrangés qui montrent ses capacités, sa motivation. Au lieu de cela on va comptabiliser ses absences - pourtant motivées en remontant jusqu'en 1994 pour arriver à un chiffre plus significatif. » Et puis, il y a eu cette émission sur RMC. Les propos de Cuenca ont visiblement été le déclencheur, d'autant que son ministre était invité de la même émission, dans les jours qui ont suivi.
Les défenseurs des deux policiers demande que « le nouveau ministre de l'Intérieur fasse équitablement la part des choses et examinera cette affaire dans le sentiment de justice dont il a été dit qu'il présiderait dorénavant. » Déjà, un groupe d'amis s'est formé sur Facebook pour soutenir, financièrement aussi, les policiers visés par leur hiérarchie.
Sans souhaiter s'exprimer pour l'instant sur son propre dossier, Laurent Cuenca a fait hier savoir qu'il entamait une grève de la faim pour que son affaire soit réexaminée. Il n'est soutenu par aucun syndicat pour l'instant, affirmait le mois dernier vouloir porter plainte contre son ministère de tutelle pour dénonciation calomnieuse et harcèlement. Il dit avoir été contraint de dissoudre Police Victimes.

http://www.ladepeche.fr/article/2012/06/02/1367568-un-crs-de-la-24-sanctionne.html

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