samedi 14 juillet 2012

De lourdes peines de prison pour les deux braqueurs menteurs

Deux « pieds nickelés » ont été condamnés à de la prison ferme pour avoir braqué une employée du Greta, à Laon, en août 2010. Malgré des mensonges vite découverts par l'enquête, ils n'ont jamais avoué leur rôle respectif.

Si la légende de Pinocchio existait réellement, le duo présenté hier à la barre du tribunal correctionnel de Laon, serait ressorti avec un nez long comme un cortège de gens du voyage se rendant à un rassemblement évangélique…
Que ce soit Carlos De Almeida Alvès ou Grégory Pierrel, le maçon portugais un peu paumé ou l'ancien militaire aujourd'hui sans emploi, les deux se sont enferrés à ne pas avouer que c'était le second nommé qui avait braqué une salariée du Greta, rue du Cloître, le 30 août 2010, vers 13 heures. Malgré tous les indices, en raison, comme l'a souligné Laurent Favre, le président de l'audience, « d'un travail méticuleux des enquêteurs ».
En toute logique, le tribunal a suivi les réquisitions de la substitut du procureur, en infligeant 2 ans de prison ferme plus un avec sursis à Grégory Pierrel, et 9 mois ferme plus 9 avec sursis à Carlos de Almeida.


Histoire invraisemblable
Le tribunal reconnaissait ainsi que c'était bien Grégory Pierrel, encagoulé et vêtu de noir, qui s'est fait remettre un porte-monnaie contenant plus de 90 euros, en menaçant d'un pistolet à bille, l'employée du Greta. Un porte-monnaie ne contenant plus que 3,20 euros, lorsque le second prévenu, avoue l'avoir retrouvé dans la cour de son appartement, le soir même ! Une cour commune avec le… Greta.
La police n'avait pas cru longtemps à cette version, et s'est tout de suite concentrée sur le second protagoniste, l'ex-militaire de Mourmelon. Car dans la première excuse fournie pour la découverte du porte-monnaie, le jeune Portugais indique qu'il se rendait à un rendez-vous avec son « ami » rencontré dans un bar. Une histoire invraisemblable qui conduira rapidement les deux loustics, sortes de pieds nickelés du XXIe siècle, en détention préventive (6 mois pour Pierrel, 11 jours pour De Almeida Alvès).


Pourtant, pendant toute l'enquête, les indices indiquaient clairement que Grégory Pierrel était celui qui avait braqué un pistolet à bille face. « La victime a parfaitement décrit un homme qui correspond à vous, notamment des yeux bleus, soit votre couleur », martèlent tour à tour le président de l'audience et la substitut du procureur. Que nenni ! « C'est moi qui ai fait ce coup, mais je ne sais pas vraiment ce qui m'y a poussé », rétorque Carlos De Almeida, l'homme aux yeux… marron. Risible…
Ce qui a amené le commentaire suivant de Me Vignon, l'avocat de la victime : « Il y a deux certitudes dans cette affaire : un, ma cliente, deux ans après, n'a toujours pas évacué ce traumatisme. Deux, qu'il existe un lien entre nos prévenus pour cette affaire. Qui n'a échappé aux assises, simplement parce que ma cliente a accepté que l'affaire passe en correctionnel ! ».
Quant aux deux avocats des prévenus, il a été délicat pour eux de plaider la cause de leurs clients : « On ne saura jamais ce qui s'est passé pour arriver à ce braquage loupé par deux imbéciles », glisse Me Moreau, défenseur de Carlos De Almeida. « Il n'y a pas de mobile réel », tente d'avancer Me Gioanni. Le public avait compati à leur sacerdoce.


http://www.lunion.presse.fr/article/aisne/de-lourdes-peines-de-prison-pour-les-deux-braqueurs-menteurs

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