dimanche 17 février 2013

Saint-Jean-de-Luz : ces pneus crevés qui leur pompent l’air

Quand il faut racheter un jeu de pneus pour la quatrième ou cinquième fois en un an, et ce sur plusieurs véhicules, il y a de quoi avoir le moral à plat. C’est pourtant ce qui est arrivé à plusieurs Luziens qui ont eu la désagréable surprise de retrouver, dès potron-minet, leurs véhicules sur les jantes.
« Même les roues de secours sont lacérées ! » fulminent les intéressés. Depuis un an, une cinquantaine de propriétaires de voitures garées dans les rues auraient été victimes d’un ou de plusieurscreveurs de pneus en série. De quoi relancer l’industrie des pneumatiques en France ? « C’est vrai qu’on remplace beaucoup de pneus ces derniers temps », confirme-t-on au garage Lamerain à l’entrée de Saint-Jean-de-Luz.

La dernière salve de crevaisons date du 24 janvier, dans les rues adjacentes aux Halles. La goutte d’eau pour plusieurs victimes qui ont décidé de monter un collectif. Les Luziens en colère ont tapé à la porte du maire cette semaine pour exprimer leur ras-le-bol et demander une aide financière.
Car si certaines assurances prennent en charge le vandalisme des pneus, d’autres refusent de payer la facture, même dans le cadre de contrats tous risques. « Et de toute façon, les assurances qui remboursent le remplacement des pneus appliquent un malus en cas de réitération des faits. Dans les deux cas, nous sommes perdants », grommelle le collectif.
Aide du CCAS
La note est salée pour certains conducteurs qui ont déboursé plus de 2 000 euros de pneumatiques en quelques mois. Les plus démunis ont été invités à pousser la porte du Centre communal d’action sociale (CCAS), qui pourrait apporter une aide financière.
Quartier des Halles, cimetière, Sagardian, Ichaca, rue Sopite, Urdazuri, etc. Le ou les auteurs des coups de lame dans les pneus sévissent de nuit mais jamais au même endroit. Et surtout de façon très irrégulière. Vengeance personnelle ? Acte gratuit ? Impossible de comprendre les motivations exactes des auteurs des coups de couteau. Dans ces conditions, il semble difficile pour les policiers de tomber sur les malfaiteurs, même si les forces de l’ordre sont beaucoup plus vigilantes ces derniers mois. « Que les habitants qui repèrent des passants suspects dans les rues au milieu de la nuit n’hésitent pas à nous contacter », prévient le commissaire Thibault Roux.
De la vidéosurveillance ?
Certaines victimes sont ulcérées par de tels actes de vandalisme. Mais à moins de posséder un garage privatif ou de prendre une carte dans un parking payant de la ville, les solutions pour lutter contre ce phénomène sont quasi inexistantes. Le collectif qui a sollicité le maire a évoqué la possibilité d’installer un dispositif de vidéosurveillance, un système qui n’a pour l’instant jamais convaincu les élus. Quand Michèle Alliot-Marie était ministre de l’Intérieur, la première adjointe avait déjà proposé des aides financières pour équiper la ville de caméras. Mais le dossier n’a jamais été validé. « C’est un système très coûteux, qui implique le recrutement d’opérateurs formés et qui doit répondre à une réelle demande. Même si je ne suis pas contre la vidéosurveillance, le niveau de délinquance au centre-ville de Saint-Jean-de-Luz ne nécessite pas forcément un tel dispositif. »
Désirée par les victimes et considérée comme une solution miracle par de nombreux élus partout en France, la vidéosurveillance n’apporte pas toujours les résultats attendus. Et à moins d’équiper toutes les rues d’une cité - chose quasi impossible financièrement -, les caméras ne font souvent que déplacer le problème. Le collectif des victimes espère simplement que le creveur de pneus en série cesse ses agissements. Ou qu’il finisse par être arrêté par la police.
http://www.sudouest.fr/2013/02/16/ces-pneus-creves-qui-leur-pompent-l-air-968035-7.php

Aucun commentaire: